A-50: Ça s’en vient! (3- montée Hall / chemin Scotch)

Dans l’épisode précédent, nous arrivions près du viaduc de la montée Hall, et nous voyions, au loin, des gens, et des machines, en plus de quelques « restes » humains.  C’est là qu’on est rendus!

J’ai décidé de prendre un autre chemin, à savoir le chemin Dumoulin, afin de voir la suite des choses.  Depuis une clairière, j’ai pu voir le travail des ouvriers, qui procédaient à l’application de la seconde couche d’asphalte.  Au loin, le viaduc de la montée Hall.

Les choses se déroulent assez rondement.  Dès que le camion au capot blanc a eu terminé de vider son contenu,…

…il s’est retiré, laissant la place à l’autre camion,…

…qui recule vers l’espèce de machine, appelons-la chargeuse intermédiaire,…

…afin d’y déverser, à son tour, son chargement d’asphalte encore chaud.

Le camion est maintenant prêt à soulever sa benne basculante.

Le camion vide son contenu dans cette chargeuse intermédiaire, dont la fonction est de répartir le chargement d’asphalte, par l’entremise de son convoyeur arrière pivotant, entre les deux surfaceuses, qui avancent simultanément.  De cette façon, on pave toute la route d’un seul trait.

Comme on peut le voir, le pavage de cette partie de l’A-50 est l’oeuvre de la firme DJL.

À voir la poussière, au loin, soulevée par un camion qui s’approche, il est évident que la route n’est pas pavée au complet.  En fait, on peut voir la fin de la première couche d’asphalte, vers lequel point l’équipe semble se rendre.

La base des opérations, pour cette partie du chantier, est située en bordure du chemin Scotch, à Grenville-sur-la-Rouge.  À droite des traditionnelles roulottes de chantier, ce sont des travailleurs qui ont installé leurs propres roulottes, afin d’épargner sur les coûts de transport.  Les installations occupent un grand espace, qui commence devant l’intersection du chemin Dumoulin, qui devient, du côté de Grenville-sur-la-Rouge, la route de la 4e Concession,…

…se poursuit le long du chemin Scotch, avec le stationnement du personnel de chantier, qui lui,…

…se rend jusqu’à l’intersection du chemin Scotch et des bretelles de sortie et d’entrée de l’A-50 ouest.

J’ai repris l’A-50, vers l’ouest, via le chemin Scotch, et environ à mi-chemin vers la montée Whinfield, je vois un camion qui quitte des installations, sises au beau milieu de la chaussée.

Logiquement, on ne place pas une usine à asphalte en plein milieu d’une route.  Mais dans ce cas-ci, on profite de la proximité de la ressource première, soit le gravier, lui-même provenant du dynamitage de la montagne, pour fabriquer l’asphalte nécessaire sur place.

Compte tenu que je ne voulais tout de même pas affronter un plan d’asphalte avec ma bagnole, j’ai rebroussé chemin, et j’ai pris cette vue de l’A-50, vers l’est, avec, au loin, le viaduc du chemin Scotch.

Le même viaduc, cette fois vu depuis le chemin Scotch, en direction nord.

Ces images, ainsi que celles des deux billets précédents, couvrent la section de l’A-50 qui devrait, en principe, être ouverte à la circulation cet automne.  Pour le quatrième, et dernier billet sur cette future autoroute, je suis allé prendre des photos à la hauteur du chemin Kilmar, soit la route qui mène au chemin de la Rivière-Rouge.  À l’instar de la rivière elle-même, le chantier, là-bas, offre des vues à couper le souffle.  C’est à voir.

Environnement: Aurait-il fallu laisser faire Hitler?

Bon, d’accord, le titre de ce billet risque d’être plutôt provocateur.  En fait, je fais un parallèle avec ce dictateur aux idées sombres pour évoquer un article de Vivian Song, paru dans le Journal de Montréal de ce dimanche, intitulé « Notre planète surpeuplée« .  Elle y parle d’une visite qu’elle a effectué dans une exposition de produits et services pour bébés et bambins, qu’elle appelle son « tout premier Bébépalooza« , pour ensuite amener le sujet de la multiplication à outrance de notre espèce, qu’elle qualifie de « quelque chose de fondamentalement épouvantable pour l’écologie de notre planète« .

Parmi les propos que madame Song déblatère, dans son article, elle dit que « La fécondité de l’espèce humaine était déjà considérée comme un grand problème dans les années 1970, en même temps que la fumée crasseuse qui s’échappait des cheminées d’usines.  Les mouvements écologistes voyaient déjà le danger pour la planète de continuer à procréer avec autant d’insouciance. »  Pour le bénéfice de l’information de madame Song, j’ajouterai que parmi les « grands problèmes des années 1970 », les écologistes voyaient aussi le… refroidissement de la planète.  Elle ajoute que « Pour les environnementalistes, la naissance d’un enfant est le résultat d’un désir égoïste de préserver la lignée génétique des parents aux dépens des ressources de notre monde. »  Je ne vois pas en quoi une telle déclaration m’amènerait à redonner ne serait-ce qu’un gramme de crédibilité aux écolos.  Elle prétend aussi que « La Terre compte déjà 6,7 milliards d’humains et ce nombre devrait grimper à 9,2 milliards en 2050. »  Eh oui, la population de la Terre croît de façon exponentielle.  Pas de quoi téléphoner à sa mère, nous savons tous cela depuis longtemps.  Et pendant qu’on y est, comme les pauvres connards de nord-américains ne veulent rien savoir du protocole de Kyoto, nous allons tous crever de toute façon, alors le problème s’éliminera de lui-même.

Voyez-vous, la planète s’est toujours auto-régulée.  Lorsque la population d’une région devenait trop élevée, il se produisait des cataclysmes pour régulariser le tout, et freiner momentanément l’expansion.  C’est exactement ce qui est en train de se produire, et ce grâce aux environnementalistes.  Voyez par vous-même.  Les activistes de l’environnement veulent freiner l’accroissement de la population, et le font sur plusieurs fronts.  Comme c’est la coutume, les USA sont les premiers accusés.  Toujours selon l’article de madame Song, « Au Canada, le taux moyen de fertilité se situe à 1,5 enfant par couple. Mais le taux de fertilité aux États-Unis est le plus élevé parmi les pays développés. Pourquoi? Parce que les Américains n’ont pas tous accès facilement à des soins médicaux, parce qu’on leur enseigne dès l’école à observer uniquement des programmes d’abstinence et parce que plusieurs sont trop pauvres pour accéder à une éducation scolaire supérieure, soutient M. Seager. »

En passant, ce monsieur Seager, c’est John Seager, de l’organisation Population Connection, qui a pris la relève d’un autre organisme, celui-là appelé Zero Population Growth (ce qui veut dire « Population: Croissance zéro »), un mouvement qui suggérait aux futurs parents de penser aux conséquences planétaires de l’ajout d’une nouvelle bouche à nourrir.  Peut-être que je me bourre, mais je présume que ZPG a dû fermer ses portes à cause du manque de relève de son membership.

Quand je lis des articles de ce genre, je me dis que si l’on veut faire cesser la croissance de la population mondiale, il faudra bien commencer quelque part.  Quel peuple devrait-on éliminer en premier? (De là mon parallèle à Hitler.)  Je suggère que l’on commence par éliminer… les environnementalistes.  Non, mais sérieusement, il faut vraiment croire à la liberté d’expression pour laisser se répandre de telles opinions.  J’espère que madame Song n’a pas d’enfants, parce que, entre vous et moi, comment peut-on écrire un article d’une telle teneur, et ensuite regarder ses enfants dans les yeux et leur dire qu’on les aime plus que tout au monde?  De toute façon, elle semble visiblement ne pas en avoir, surtout quand on fait la lecture du compte rendu de son tout premier Bébépalooza.

Comme on peut le voir, en plus de vouloir que le monde entier leur donne une planète comme eux la veulent, les environnementalistes la veulent pour eux tout seuls.  En plus d’être exigeants, ils ne veulent pas partager.  Alors pourquoi devrait-on continuer de les croire?  Laissons ces prétentieux s’autodétriure eux-mêmes, et comme ça, nous finirons un jour par avoir la paix.

Les chroniques de Virginie Roy: C’est n’importe quoi!

J’ai sous les yeux le dernier texte de Virginie Roy, chroniqueuse du site Canoë, intitulée “L’or bleu en otage”.  Je n’en suis qu’au troisième paragraphe, et j’hallucine déjà!  C’est qu’en trois paragraphes à peine, elle a dit une chose, son contraire, et des bêtises grosses comme le fleuve Saint-Laurent, dont elle vante pourtant la qualité.  Et en cette journée mondiale de l’eau, décrétée par l’ONU suite au sommet de Rio, en 1992, que madame Roy qualifie pourtant dans sa chronique de “journée nationale de l’eau” (merci à ses recherchistes), je trouve son texte plutôt, comment dire, pétillant!

Évidemment, en bonne partisane de la “justice” qu’elle doit se croire, elle affirme d’entrée de jeu que “Cet événement n’est pas sans nous rappeler que l’eau est essentielle à la vie. Elle devrait donc être potable, accessible et gratuite pour tous. L’eau n’appartient à personne, sauf au peuple. C’est un bien commun.”  Et dès le paragraphe suivant, elle dit “Or, certaines compagnies semblent vouloir faire de l’eau leur propre bien. Coca-Cola, Dadone, Pepsi…ne semblent pas vouloir se gêner pour s’approprier ce bien commun pour le revendre à la population au gros prix. Soit nous sommes complètement dupes, soit nous sommes trop riches pour nous en rendre compte. Ne me considérant ni dupe, ni trop riche, je me demande encore pourquoi on encourage ce genre de supercherie.”  Ce n’est pourtant pas si compliqué à comprendre.  Les compagnies installées au Québec (en passant, c’est Danone, madame Roy, pas Dadone!) prennent l’eau du fleuve, ou de diverses nappes phréatiques souterraines, justement parce qu’elle est accessible et gratuite pour tous, et par extension, pour eux aussi!

Elle commence son troisième paragraphe comme suit: “Pourtant, le Saint-Laurent frappé, surnom donné par les serveurs de restaurant pour inciter leurs clients à acheter de l’eau embouteillée, est pourtant une des meilleures eaux du monde.”  Je voudrais ici rappeler à madame Roy que l’expression “Saint-Laurent frappé” existait probablement avant même qu’elle soit de ce monde, puisque j’utilisais moi-même cette expression étant jeune enfant, et que j’ai atteint la mi-quarantaine.  De plus, je suis convaincu que ce n’est pas moi qui l’ai inventée.  Alors il s’agit probablement d’une autre de ses nombreuses affirmations gratuites, que ses lecteurs avalent comme une gorgée d’eau.  Euhhh, je veux dire, que ses lecteurs avalent comme si c’était la vérité vraie.

J’aime aussi les interprétations des statistiques que fait madame Roy.  Elle écrit que “Il y a à peine dix ans, la très grande majorité des gens aux États-Unis et au Canada consommaient l’eau directement du robinet. Mais aujourd’hui, près d’une personne sur cinq consomme seulement de l’eau en bouteille pour satisfaire ses besoins quotidiens d’hydratation.”  Quand je relis ce passage, je constate qu’elle dit encore une chose et son contraire dans le même passage.  Évidemment, on me dira que je suis de mauvaise foi, et que le fait que “près d’une personne sur cinq consomme seulement de l’eau embouteillée” ne veut pas nécessairement dire que les quatre autres ne boivent seulement de l’eau du robinet.  Je suis d’accord.  Ce qu’elle tente de démontrer, avec ces statistiques aux interprétations tordues, c’est que l’eau embouteillée représente une source de pollution, par rapport aux bouteilles laissées pour compte une fois vidées de leur contenu.

Elle y arrive justement dans son quatrième paragraphe, citant des statistiques de ventes aux USA, puis chez nous.  Elle suit en prétendant que l’eau en bouteille a fait de l’environnement la grande perdante de toute l’aventure, puis décrit plus loin que l’eau embouteillée représente l’arnaque du siècle, puisque l’elle coûte environ mille fois plus cher au consommateur que l’eau du robinet.  Si madame Roy s’était donné la peine de faire un tant-soit-peu de recherche, elle aurait probablement découvert, dans les archives du Journal de Montréal, une entrevue d’un des patrons de la source Amaro, située à Saint-Cuthbert, dans la région de Lanaudière.  Elle aurait pu lire, dans cet article, que le prix de l’eau embouteillée consiste principalement en deux points précis, soit son embouteillage, et son transport vers les points de vente.  Le type disait lui-même que l’eau ne coûte rien, et qu’il ne suffit de la prendre là où elle se trouve, dans leur cas à 90 mètres dans le roc.

Madame Roy accuse, en définitive, l’industrie privée de tirer profit d’une ressource naturelle, accessible et gratuite.  Premièrement, qu’y a-t-il de mal, là-dedans?  Toutes les entreprises, publiques ou privées, prennent des choses dans la nature, les transforment au besoin, et les vendent avec profit, non?  Ensuite, Virginie Roy accuse-t-elle l’industrie pour se donner un certain crédit?  A-t-elle quelque chose à vendre, hormis la pérennité de son job de chroniqueuse?

Je vais donc faire une révélation qui fera probablement tomber madame Roy de sa chaise, mais que la plupart des gens le moindrement sensés comprendront rapidement.

L’industrie puise l’eau, de source ou traitée (l’eau Dasani, vendue via le réseau de distribution de Coca-Cola, n’est rien de plus qu’une eau de distribution municipale), puis l’embouteille et la distribue.  Rien de plus normal, ici.  Il s’agit d’une autre des très nombreuses applications de la loi de l’offre et de la demande.  Les gens veulent de l’eau embouteillée, et les entreprises en fournissent.  Il y a transaction, et tout le monde est content.  Si les bouteilles se retrouvent dans l’environnement, ce n’est pas la faute des compagnies qui les vendent, mais plutôt celles des individus qui laissent traîner leurs bouteilles dans l’environnement.  Si l’on appliquait le raisonnement de madame Roy dans tout, il faudrait interdire les fèves au lard, parce que ceux qui pètent causent des gaz nocifs à l’environnement!  L’eau en bouteille est pratique, puisqu’elle évite de transporter un boyau relié à un robinet.  Les consommateurs paient donc pour le côté pratique d’avoir de l’eau en quantité désirée à portée de la main sans avoir à aller la chercher directement au robinet.  Elle permet aussi d’obtenir de l’eau à la température désirée, puisqu’il faut laisser couler l’eau du robinet pendant quelques secondes afin qu’elle soit froide, ce qui gaspille plusieurs litres de ce liquide essentiel à la vie.

Par contre, à défaut d’empêcher cette industrie de fonctionner, pourquoi, comme société, ne pas en tirer profit?  Madame Roy explique elle-même le principe, en prenant le pétrole à titre d’exemple.  Le Québec possède environ 3% de toute l’eau douce de la planète.  Pourquoi le gouvernement québécois ne pourrait-il pas exiger une certaine redevance, raisonnable, de toutes les entreprises qui exploitent les sources d’eau potable?  Une telle redevance pourrait être ajustée en fonction des ressources d’eau disponibles, et permettrait une exploitation de l’eau qui serait profitable à tous.  L’Alberta le fait bien avec le pétrole, après tout.  Et à voir les résultats atteints là-bas, il y a vraiment de quoi s’inspirer!

Bref, Virginie Roy est, à mes yeux, une grande Don Quichotte des temps modernes.  Ses combats avec les moulins à vent que sont les entreprises, qui ne font rien d’autre que fournir ce que les consommateurs demandent, sont remplis d’un certain charme et d’une naïveté évidente.  Une lecture légère, à ne surtout pas prendre au sérieux, puisqu’au fond, c’est un peu n’importe quoi.

Santé: Enfin quelqu’un qui pense comme moi!

Malgré que je ne sois pas toujours en accord avec ses propos, Alain Dubuc, de La Presse, m’a fait franchement plaisir, ce dimanche.  Dans son article intitulé « Santé: le tabou« , il exprime un souhait que j’affiche depuis longtemps, à savoir de permettre l’arrivée de la concurrence dans le domaine de la santé.

Il affirme que le fait que Québec ait sacralisé la santé, afin de la mettre à l’abri des contraintes de l’économie et de la logique marchande, constitue une erreur, de laquelle découle deux conséquences.  La première, c’est qu’en mettant la santé « dans une bulle, dans un monde à part, on accepte que 10% de nos ressources (NDLR: 10% du PIB, 39% des dépenses publiques québécoises) ne contribuent pas à la création de la richesse« .  La seconde, encore plus fondamentale, selon Dubuc, est que l’on condamne, involontairement, le monde de la santé à la stagnation. « On voit maintenant la santé comme une dépense, un coût, une contrainte, une perception renforcée par le fait que le gros du financement provient du secteur public et donc des impôts. On a donc aussi tendance à vouloir combattre la croissance des dépenses en santé, en raison des pressions insupportables que cela exerce sur les ressources disponibles.« , de dire Dubuc.

Aussi, comment expliquer que des dépenses qui augmentent dans d’autres secteurs – comme la culture – ne font grimper personne dans les rideaux, alors que de telles augmentations dans le secteur de la santé exacerbe tout le monde?  C’est que la très grande majorité des augmentations de dépenses en santé ne donnent pas les résultats escomptés.  Parce que l’on conserve la santé dans un monde à part, dans une bulle, comme le dit Dubuc.  Dans un monde à l’abri de la concurrence.  Appelons les choses par leur nom; la santé, au Québec, est un monopole syndicalo-étatique auquel il ne faut pas toucher!  Pourtant, la concurrence a démontré ses bienfaits nombre de fois, comparativement au monopole, et ce dans tous les domaines.  D’autant plus que le fait d’introduire la concurrence en santé n’indique pas qu’il faille renoncer au système de couverture public.

J’utilise souvent l’exemple de l’assurance-automobile – celle pour les dommages matériels – à titre de comparaison pour démontrer que l’accès du privé en santé ne signifie pas la fin de la carte-soleil.  Évidemment, personne ne souhaite démolir sa bagnole, mais un jour,… BANG!  Que faites-vous alors?  Vous appellez votre compagnie d’assurance, qui vous réfère à un estimateur, qui fera le tour du véhicule pour évaluer les dommages.  Une fois que celui-ci a produit son rapport à l’assureur, ce dernier vous donne l’autorisation d’aller faire réparer le véhicule chez le carrossier de votre choix.  Dans le présent exemple, qui appartient à qui?  L’estimateur travaille pour une firme qui n’est pas la propriété de l’assureur.  Les carrossiers sont des entrepreneurs indépendants, qui n’ont, eux non plus, aucun lien de propriété avec l’assureur.  Celui-ci choisit l’estimateur, d’accord, mais c’est vous qui choisissez le carrossier.  S’il y a des dommages que l’estimateur n’a pas vu, votre carrossier les soumettra à votre assureur, qui émettra un paiement supplémentaire, le cas échéant.

Pourquoi ne pas mettre le même système en santé?  Imaginez; au moment où vous avez un problème de santé, vous allez dans une clinique, une salle d’urgence, ou encore un CLSC, où le médecin qui vous examine tiendrait le rôle d’estimateur, par rapport à mon exemple.  Il communique les résultats à la RAMQ, qui vous autorise à aller dans un hôpital de votre choix, parmi ceux qui dispensent les traitements que votre état requiert.  Vous choisissez parmi tous les hôpitaux disponibles celui qui vous convient le mieux selon vos critères.  Et c’est la RAMQ qui paie!  Ce serait génial, non?  Les hôpitaux seraient en concurrence les uns contre les autres, vous offrant le maximum afin de rendre les traitements les moins désagréables possibles.

Évidemment, l’arrivée de la concurence dans le domaine de la santé risquerait de mettre fin à la mainmise des syndicats sur les administrations locales.  En fait, pour les centrales, ce serait carrément la fin de la récréation; les administrations privées savent que l’argent est durement gagné à la suite d’efforts, contrairement aux administrations publiques, qui puisent dans les fonds gouvernementaux comme s’ils étaient illimités.  C’est pourquoi les centrales syndicales se battent bec et ongles contre l’arrivée du privé en santé; elles savent qu’elles seraient les grandes perdantes, mais n’avoueront jamais que les grands gagnants, ce seraient les patients.

Comme Alain Dubuc, mais pas nécessairement selon les mêmes critères que lui, je crois que la concurrence serait vivement la bienvenue dans le domaine de la santé.

Le projet de loi de Béchard: Vous y croyez, vous?

Une des dispositions contenues dans le projet de loi 41, présentement à l’étude à l’Assemblée nationale, permettrait au ministre des ressources naturelles de fixer lui-même, pour une période donnée, les prix de l’essence et du carburant diesel, dans certaines circonstances, en cas d’abus des pétrolières, par exemple.

Vous y croyez, vous? Dans l’ensemble, le projet de loi du ministre Claude Béchard lui aidera plutôt à faire plus de millage… politique, pour paraphraser Michel Van de Walle, du Journal de Montréal, dans sa chronique d’aujourd’hui. Je lui donne raison sur ce point. En avisant les pétrolières de justifier la hausse de l’essence par l’entremise d’un questionnaire doté de choix de réponses, celles-ci seraient bien folles de tenter de trouver des raisons supplémentaires, puisque le gouvernement lui en donne certaines toutes prêtes.

Selon moi, ce projet de loi est une autre répétition de la tactique libérale en trois étapes, que l’on commence à bien connaître; 1- Il se produit un événement qui dérange les gens, 2- La population se plaint, à travers les lignes ouvertes, les sondages, etc., et 3- Les libéraux récupèrent l’affaire en déposant un projet de loi qui vient mettre un bandage sur le bobo. mais qui ne règle rien à plus long terme. Le pire, c’est que les libéraux croient qu’ils vont remporter les prochaines élections avec un tel comportement, ce qui est loin d’être garanti. Parlez-en à Bernard Landry.