Fusillade à Montréal: On accuse toujours la police…

On accuse toujours la police de toutes les calamités.  Mais quand on a besoin d’elle, par exemple,…

Il y a une chanson de Plume Latraverse, qui se termine avec ces mots.  Elle s’appelle “Mémoire courte”, et se trouve sur l’album “Autopsie canalisée”, sorti en 1983.  Et c’est à cette phrase que je pensais, lorsque j’ai lu les premiers commentaires, sur ce que certains, dont des journalistes, n’ont pas hésité à qualifier de “bavure policière”.  Je parle de la fusillade qui s’est produite à l’intersection des rues Saint-Denis et Christin, à Montréal, le mardi 7 juin dernier, vers 6h40 du matin, et dans laquelle deux personnes ont finalement perdu la vie, soit Mario Hamel, un itinérant de 40 ans, armé d’un couteau, et qui était en état de crise, selon la plupart des échos entendus jusqu’ici, ainsi que Patrick Limoges, un homme de 36 ans qui se rendait tout bonnement à son travail, et qui a été atteint d’une balle, qui aurait vraisemblablement ricoché.  Soulignons ici que selon cet article, paru sur le site web de la SRC (et dans lequel, accessoirement, le journaliste qualifie l’intervention de bavure policière), trois des quatre agents impliqués ont dû être traités à l’hôpital pour choc nerveux.

Pour ceux qui s’imaginent que le travail de policier en est un comme les autres, et qu’on peut parler d’une affaire comme celle-ci avec le même calme que si l’on racontait n’importe quoi (comme diraient les anglos, “been there, done that, bought the t-shirt”), je leur suggère de comparer une de leur journée de travail à celle d’un policier.  Et à chaque fois que la personne dira « Ben là, j’me suis trompé, ça arrive! », elle devra se dire qu’elle n’a pas le droit à l’erreur, et qu’elle devra faire l’objet d’une enquête méticuleuse, et approfondie, concernant tout ce qui entoure chacune de ces fois où elle s’est trompée.  Une enquête qui peut durer plusieurs mois, parfois quelques années.  Période pendant laquelle l’opinion publique, plus souvent qu’autrement, ne lui fera pas de cadeau, et où les médias n’hésiteront pas à la déclarer coupable, souvent avant même le début de l’enquête.

Voyons avec quoi les policiers doivent travailler, dans l’accomplissement de leurs tâches.

Ils ont une arme de service, et du poivre de Cayenne.  Avec tout ce qu’on a dit au sujet du pistolet “Taser”, il est facile de comprendre que très peu d’agents du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), sinon aucun, n’en sont équipés.  Cela reste à vérifier, par contre.  Alors nous allons nous attarder sur leur arme de service, et sur le poivre de Cayenne.

Mentionnons d’abord que depuis les événements, plusieurs parlent de la “règle des 21 pieds”, qui est enseignée à tous les policiers.  Il s’agit en fait de la distance qu’un assaillant peut parcourir pendant le temps requis pour qu’un policier dégaine son arme, et fasse feu sur la masse corporelle dudit assaillant, distance qui fut évaluée à 21 pieds, soit 6,4 mètres.  D’après la version anglaise du site Wikipédia, cette règle a été conceptualisée par le sergent-formateur Dennis Tueller, de la police de Salt Lake City, en Utah, chez nos voisins du Sud.  Là-bas, l’entraînement des policiers à cette règle s’appelle tout simplement le “Tueller Drill”.  Dans cet extrait vidéo, de TVA Nouvelles, l’expert en enquêtes policières Richard Dupuis (aucun lien de parenté avec votre humble serviteur), autrefois au SPVM, explique à Pierre Bruneau ce qu’est la règle des 21 pieds, ainsi que les raisons pour lesquelles, selon son expertise, les policiers impliqués ont procédé de la façon qu’ils l’ont fait.  La question qui se pose ici; le poivre de Cayenne est-il efficace, à 21 pieds?

J’ai moi-même suivi, il y a de cela très longtemps, un cours de maniement des armes à feu.  On enseigne, entre autres, qu’il y a deux sortes de tir, lorsque l’on utilise une arme qui tire un projectile unique, à savoir le tir rasant, et le tir fichant.  Quand on pratique la chasse, on doit utiliser le tir fichant; si le projectile n’atteint pas la cible, il se fiche dans le sol, et s’y arrête.  Il s’agit du tir le plus sécuritaire.  Le tir rasant, comme son nom l’indique, fait que le projectile, s’il rate sa cible, passe à ras le sol, et poursuit sa course; le projectile est donc sujet à ricocher, que ce soit sur un arbre, sur la surface d’un lac (eh oui, un projectile ricoche aussi sur l’eau!), ou ailleurs, et nul ne peut prédire où la balle va s’arrêter.  Dans le cas de l’intervention policière de mardi dernier, comme dans la plupart des interventions en milieu urbain, d’ailleurs, le tir fichant est pratiquement impossible à réaliser; le policier doit réagir de façon instinctive, de façon à se protéger, et à protéger le public, de l’assaillant.

En passant, j’ai lu quelque part un commentaire, qui disait qu’un policier doit protéger le public, et non pas se protéger lui-même.  Je regrette, mais puisque un policier mort ne peut protéger personne, le policier doit d’abord se protéger lui-même, s’il veut protéger le public.

Une enquête a été entreprise, sur cette affaire, et par souci de transparence, elle a été confiée à la Sûreté du Québec (SQ).  Celle-ci nous permettra, espérons-le, d’en apprendre plus long sur les événements tragiques de mardi dernier.  Je profite de l’occasion pour offrir mes plus sincères sympathies aux familles de Mario Hamel (qui n’était probablement pas conscient de ses actes) et de Patrick Limoges (carrément au mauvais endroit au mauvais moment), deux personnes qui, probablement de l’avis même des policiers, n’avaient pas à mourir.

Développement urbain: Un psychiatre s’en mêle!

Habituellement, quand il est question de développement urbain, on retrouve, parmi les gens qui prennent part au débat, des urbanistes, dont la science est de plus en plus respectée, des politiciens, qui veulent faire avancer les choses (ou accumuler des votes, ou retourner l’ascenseur à leurs ti-z-amis, ou plusieurs de ces réponses, c’est selon), et de plus en plus, les gens de la place, ceux et celles qui vivent dans le secteur à développer, et qui apportent leur point de vue, plus sentimental que scientifique, à l’affaire.  Mais voilà que maintenant, dans le dossier d’un édifice à bureaux, sur le boulevard Saint-Laurent, à côté du Monument national, un autre intervenant vient s’ajouter au débat, et pas le moindre; un psychiatre!

Bon, d’abord, ne tirons pas de conclusions trop rapidement; le docteur Jean-Dominique Leccia, psychiatre de sa profession, habite le boulevard Saint-Laurent, dans ce qui devient de plus en plus le Quartier des spectacles, depuis trois ans, ce qui en fait, en quelque sorte, un résident de la place, lui aussi.  Sauf que si j’insiste sur sa profession, c’est que ses commentaires, recueillis par Reine Côté, de l’agence QMI, sont directement appuyés par le fait qu’il soit psychiatre.  En fait, il s’oppose à la construction de la tour à bureaux de 12 étages, proposée par la Société de développement Angus (SDA).  Parmi les citations que l’on retrouve dans l’article, reproduit sur le site Canoë, le docteur Leccia estime que “Ce projet va à l’encontre du rythme biologique du quartier. Il va non seulement dénaturer le boulevard Saint-Laurent mais l’asphyxier. Saint-Laurent est un quartier qui vit le jour et surtout la nuit. Une tour à bureaux, c’est l’immobilisation du mouvement.”  Est-ce à dire que le Quartier des spectacles entend vouloir dormir plus tard, le matin, et que l’activité reliée à une tour à bureaux va en empêcher les résidents du quartier?  Plus loin, il avance qu’il faut repenser le projet. Construire un immeuble résidentiel ou encore un hôtel constituerait une solution de remplacement plus acceptable, toujours selon l’article.  Je ne vois pas la différence entre 12 étages de bureaux, et 12 étages d’appartements, ou de chambres d’hôtel; un building, ça reste un building, et son mouvement demeure plutôt immobile.  Non?

Mais sa meilleure parole, c’est celle-ci; “Les personnes qu’on ramasse aux urgences actuellement sont aussi le fait de catastrophes urbanistiques qui opèrent des exclusions, qui coupent les racines et déstabilisent considérablement les gens.”  Si le fait, selon moi, de construire un édifice de 12 étages déstabilisait les gens à ce point, des études auraient été conduites, et il ne se construirait plus d’édifices en hauteur, et ce quelque soit l’endroit dans le monde.  Or, une telle étude, si ça existait, on l’aurait, comme disait la pub.  Je crois seulement que les gens de la place ne veulent pas d’un édifice en hauteur, qui dépasse trop des autres, et qui risque de déranger leurs petites habitudes.  Or, si je me fie au logiciel Google Earth, le Monument national, à côté duquel la SDA veut construire son édifice, se trouve à l’ombre de l’édifice qui abrite le siège social d’Hydro-Québec.  Vous savez, l’édifice avec un gros Q, que l’on a éteint, lors de la crise du verglas, pour ne pas trop déplaire à ceux qui devaient composer avec une panne de courant.  Le building d’Hydro, que je sache, a beaucoup plus que 12 étages, et la construction, tout près, d’une tour à bureaux moins haute que la tour d’Hydro-Québec ne détruira pas vraiment le quartier.  Et de toute façon, s’il fallait ne rien développer, de peur de déstabiliser les gens, nous habiterions tous dans des rez-de-chaussée, et voyagerions encore dans des voitures à chevaux.  Le progrès dérange, nous le savons tous, mais tout développement passe par le progrès.

Bref, certains s’opposent à la construction de cet édifice, comme d’autres s’opposent à celle de l’autoroute 25, entre Montréal et Laval, et d’autres encore sont contre la reconstruction de l’échangeur Turcot.  Quoi que l’on fasse, il y aura toujours des mécontents, et s’il faut tout arrêter parce qu’un locataire va perdre sa vue imprenable sur la ruelle, ou qu’un propriétaire risque de voir la valeur de son immeuble changer, on ne fera jamais rien.  Bon, je ne dis pas qu’il faille tout raser sans rien demander à personne – le “faubourg à’mélasse” en est un cas patent, mais je crois qu’il y a toujours un juste milieu, entre deux extrêmes.  Et que c’est dans des consultations qu’il faut discuter de cela, pas dans les médias.

A-5: (2) Ça commence à prendre forme!

Voici la deuxième moitié de la pile de photos que j’ai prises, lors de mon dernier passage au nord de Gatineau, plus précisément à Chelsea, sur le chantier de l’autoroute 5.

Ici, on ne voit pas très bien, en raison du contrejour, causé par le soleil couchant, mais si l’on regarde bien, on peut voir l’ouverture pratiquée dans la forêt, pour laisser place à l’A-5.

On voit l’amoncellement de blocs de styromousse, installés afin de servir de base à la chaussée de l’A-5, en direction sud.  Cette technique est utilisée pour réduire le poids des matériaux qui servent de base à la chaussée.

En me retournant vers le nord, on voit la fin de l’amoncellement de blocs de styromousse, à l’endroit où il reste encore un peu de montagne à retirer.

Au bout des blocs, en regardant plus loin, vers le sud, le terrassement de l’A-5 sud est plus avancé.

Cette fois, c’est la chaussée vers le nord, que l’on voit, mais en regardant vers le sud.  À l’avant-plan, une potence de lampadaire, avec la conduite électrique, en plastique.  Au-delà de la potence, la conduite est fraîchement recouverte de sable,…

…alors que si l’on regarde vers le nord, la conduite n’est pas encore recouverte.  Au loin, à droite, c’est la route 105.

À nouveau, la chaussée nord, vue d’un peu plus loin, vers le sud.

Sur la chaussée sud de l’A-5, un plan de concassage.  Il est fréquent, sur des chantiers de cette envergure, que l’on installe une telle usine directement sur le site, ce qui réduit le transport de la pierre fraîchement dynamitée.

Entre les deux chaussées, un poste de pesée, pour les camions qui transportent la pierre concassée.

Le soleil commence sérieusement à baisser.  Ici, à gauche, la bretelle d’entrée, depuis le chemin de la Rivière, et à droite, la chaussée nord de l’A-5.

Nous voici tout près du viaduc que l’on a vu dans la première moitié du paquet de photos.  En contrebas, la bretelle de sortie, à la fin actuelle de l’A-5 nord.

Cette fois, c’est le viaduc de l’A-5, en direction sud, au niveau du chemin de la Rivière.  Au loin, les feux des véhicules qui prennent l’A-5 sud, vers Gatineau.

Dans les commentaires reçus suite à la publication de la première moitié des photos de ce chantier, celui de Félix, qui me disait que ce petit bout de chemin, qui relie la fin actuelle de l’A-5 à la route 105 n’est pas une portion de chemin de la Rivière.  À proprement parler, il a raison, parce que l’intersection de la route 105 et du vrai chemin de la rivière est située à environ 125 pieds au sud de celle de ce chemin de raccord.  Je ne voudrais pas créer de désaccord, ici; il est plus que probable que la municipalité de Chelsea, là où se situe la scène, n’appelle pas ce raccord « chemin de la Rivière », mais quand l’A-5 sera prolongée, la sortie 21 sera identifiée comment, d’après vous?  Je n’ai pas interrogé qui que ce soit, au MTQ, mais il est plus que probable que l’on voit, sur la supersignalisation, la mention « chemin de la Rivière », probablement accompagnée d’une mention pour le Parc de la Gatineau, parce qu’il n’y a pas vraiment autre chose, dans les environs, que ce soit un chemin principal, ou un périmètre urbain quelconque.

Par contre, ce même Félix a aussi mentionné que « ça sent 2009 ».  Sur ce point, le MTQ, sur son site web, prévoit que ce tronçon sera effectivement ouvert à l’automne de 2009.  Le site raconte également, de façon plus vague, en utilisant le terme « échéancier technique planifié », que le tronçon suivant, de six kilomètres et demi, qui permettra de relier l’autre tronçon existant de l’A-5, près du village de Wakefield, dans la municipalité de La Pêche, sera construit entre 2009 et 2012, alors que le dernier, long d’environ un kilomètre, qui permettra d’éviter une section particulièrement dangereuse, sur la route 105, devrait être réalisé à partir de 2013, et être ouvert à la circulation en 2014.

A-51/A-55: Un échangeur métamorphosé en passe à chevreuils!

Un commentaire de Stéphane Dumas, un lecteur – et commentateur – régulier du blogue de Richard3, traitait de l’échangeur A-51/A-55, juste au sud de Richmond.  De mon côté, j’ai toujours cru que la meilleure ligne pour l’A-55, si elle avait été construite en entier, aurait été de rejoindre l’A-51 à la hauteur de Windsor, un peu plus au sud.  Les derniers arguments de Stéphane, à savoir des viaducs existants, et la courbe inhabituelle du chemin Keenan, qui longe l’autoroute, dans le canton de Melbourne, ont éveillé ma curiosité.  Je me suis donc rendu, sur un coup de tête, au lieu dit, pour fins de constatations.  C’est donc sous la pluie que j’ai dû me rendre à l’évidence; je devrai jeter ma théorie de Windsor aux poubelles!

Voici d’abord une vue du logiciel Google Earth, qui montre la courbe inhabituelle du chemin Keenan, ainsi qu’une partie dégagée, au nord-est de l’A-55.  Je n’ai pas pu prendre de photo, compte tenu de la distance requise pour avoir une vue d’ensemble, ainsi que de l’heure tardive, mais un court corridor est effectivement dégagé (lire dynamité), et les arbres qui s’y trouvent sont moins nombreux, et beaucoup plus jeunes que ceux situés de chaque côté du corridor.

C’est difficile à voir, de cet angle, mais la ligne blanche, qui délimite l’accotement de l’A-55, en direction sud, tourne légèrement vers la gauche, alors que le parapet du pont, et le garde-fou métallique, continuent en ligne droite.

Ici, on voit mieux l’accotement plus large, et l’asphalte, étendu de façon à donner naissance à une bretelle vers la droite, puis qui reprend la largeur d’un accotement normal.  C’est probablement à cet endroit qu’aurait été installé le panneau indiquant la fin de l’A-51.

Sur cette vue, prise en direction nord, on peut remarquer que le pont de la nouvelle chaussée est beaucoup plus court que celui de la première chaussée.  Je sais, il pleuvait, et on voit mal.  Attendez un peu.

Il s’agit de la même photo, mais sur celle-ci, j’ai fait des marques qui montrent la longueur des deux viaducs.  C’est beaucoup plus évident, n’est-ce pas?  Maintenant, allons voir cela d’en-dessous.

Voici, vu d’en-bas, le nouveau viaduc, qui a les dimensions d’une passe à chevreuils,…

…alors que le viaduc original est suffisamment large pour laisser passer beaucoup, beaucoup de chevreuils.  En fait, il a toute la largeur nécessaire pour faire un superbe échangeur.

J’ai remonté le sentier, à l’ouest de l’autoroute, pour tenter de prendre une pose des deux ponts.  C’est partiellement réussi; on voit l’empierrement du nouveau viaduc, par dessous l’ancien.  Encore chanceux, la photo n’est pas trop brouillée; je me faisais littéralement dévorer par les moustiques, à ce moment-là.

À voir les nombreuses pistes, sous l’ancien viaduc, c’est certain qu’il y passe des chevreuils, entre autres animaux.  C’est aussi à cet endroit que j’ai vécu le second épisode de la série « J’avais de belles chaussures ».  Je vous garantis que je vais m’acheter des « bottes à vaches » dans un proche avenir.

Je suis sous l’ancien viaduc (en fait, je devrais plutôt dire le viaduc de la première chaussée, puisque les deux sont toujours fonctionnels), et j’ai pris cette photo, puis les deux suivantes, pour illustrer, « d’un angle différent », comme le disait si bien Gilles Tremblay, lors des belles années de la Soirée du hockey, à Radio-Canada, la différence de longueur des deux viaducs.  Je suis près du pilier sud de ce viaduc,…

…je me tourne d’une trentaine de degrés vers la droite, pour prendre le terrassement de la nouvelle chaussée, sur laquelle passe des véhicules,…

…puis à nouveau d’une trentaine de degrés, pour enfin prendre l’extrémité nord du viaduc de la nouvelle chaussée.

C’est la même vue qu’au début du billet, toujours signée Google Earth, mais cette fois, j’y ai ajouté la disposition des lieux si l’A-55 avait été construite selon les plans originaux.  En bleu, c’est le chemin Keenan actuel, avec sa courbe.  En rouge, c’est l’A-55 actuelle, et en blanc, l’A-55 selon ce qu’elle aurait dû être.  L’A-51 aurait alors été la partie en orange, située au nord-ouest de l’échangeur.  Malheureusement, même si les municipalités, situées le long du tracé original de l’A-55, en demandaient vigoureusement la construction, ça ne passerait pas comme une lettre à la poste,…

…parce que la Société de conservation du corridor naturel de la rivière au Saumon (SCCNRS) a décrété que tout le territoire situé entre le chemin Keenan et la rivière Saint-François, y compris l’espace sous les viaducs, était désormais une aire naturelle, protégée et gérée pour la conservation.  Même le sentier cyclable y est fermé!  Vous imaginez la guerre, qui se tiendrait en ces lieux, si l’on tentait de ressusciter le projet de l’A-55?

La question que je me pose, c’est qu’une fois que les chevreuils sont passés sous l’A-55, ils vont où?  Ils sont encerclés par le chemin Keenan.  Je présume qu’ils doivent le traverser, et que c’est beaucoup moins grave que s’ils traversaient l’autoroute, parce que ce chemin est somme toute peu utilisé.  Il n’en demeure pas moins que ma curiosité est allumée, maintenant.  Je devrai faire des recherches, auprès des municipalités de la région, afin de savoir si d’autres travaux ont été faits, en vue de construire l’A-55, entre Melbourne et Saint-Albert-de-Warwick.  Je pense particulièrement au boulevard du Conseil, à Asbestos, dont l’extrémité sud pointe presque directement les viaducs que vous venez de voir.

Je sens que je vais déterrer quelques squelettes, avec cette affaire…

Des réponses à vos questions!

Pour une première fois, je vais tenter de répondre de façon plus poussée à vos questions. Bien sûr, si vous avez des commentaires à formuler, ou des questions à poser, n’hésitez surtout pas. Qui sait? La réponse à votre question pourrait bien se retrouver dans un billet tout neuf! Mais avant de commencer,…

Voici un premier entrefilet, dans la chronique « Vos impôts sont bien investis ». Le MTQ investit 2,5 millions$ sur l’A-55, et ce pour imperméabiliser les fossés d’une autoroute ouverte il y a moins de deux ans! Je présume que le fait d’avoir des fossés imperméables ne figuraient pas sur les plans originaux de l’autoroute! Et d’abord, c’est quoi, des fossés imperméables? Ça n’est pas supposé recueillir de l’eau, des fossés?

Allons maintenant à vos questions.

C’est Sam, un des bons lecteurs de ce blogue, qui m’a écrit ce commentaire, il y a quelques temps.

« Bonjour Richard,je veux savoir lorsque tu es allé prendre des photos sur la 55 pour nous prouver que c’est une autoroute de tout genre,as-tu remarqué qu’il y a encore des panneaux numérotés «155» à des endroits? En tout cas, je sais qu’avant l’ouverture complète de l’autoroute 55 entre St-Célestin et la 20,la 155 existait encore. Mais là, il n’est plus là. Donc, la route numérotée «155» devrait être supprimée sur tous les panneaux de supersignalisation et ainsi des panneaux de ce numéro devraient être enlevés après des échangeurs.Mais entre St-Grégoire et l’autoroute 20, après des intersections et échangeurs, le MTQ a enlevé les panneaux numérotés «155». »

Évidemment, n’écoutant que mon sens du devoir (et mon budget aussi; vous savez, avec l’essence à 1,50$ le litre, et aucune forme de commandite,…), j’ai voulu en avoir le coeur net. J’en ai profité pour tenter de savoir aussi ce qu’il en était de la route 161, depuis l’ouverture de l’A-55 (en super-2, mais quand même), de Saint-Wenceslas jusqu’à l’A-20. Je me suis rendu compte que, selon l’endroit où l’on se trouve, c’est un peu n’importe quoi!

Voici ce que l’on voit quand on sort de l’A-20 ouest, à la hauteur de la route 161, tout juste au sud du village de Sainte-Eulalie. On constate donc que la route 161 commence désormais au niveau de l’A-20, et monte vers le sud. Quoique lorsque l’on roule sur la 161 nord, aucune indication ne nous signale la fin de la route 161.

Tout juste avant le pont Laviolette, sur l’A-55, à la hauteur de la bretelle vers la route 132, on voit que Sam avait raison, au sujet de la supersignalisation. Si les petits panneaux de la route 155 ont été retirés, sur la rive sud du fleuve, on devra un jour revoir les grands panneaux, afin de savoir qui dit vrai. Cela m’étonne que cela n’ait pas été effectué lors des rénovations du pont Laviolette, qui comprenaient les caméras de surveillance, les feux de voies,…

…ainsi que ces magnifiques barrières, contrôlées à distance, qui se referment si l’on décide de fermer le pont à la circulation.

Sur la petite signalisation, comme le disait Sam, aucune trace de la route 155, comme on le voit ici, à l’intersection de la bretelle d’entrée de l’A-55 sud, à la hauteur de la route 132, à Bécancour (Saint-Grégoire).

Sur la rive nord du fleuve, par contre, c’est une toute autre histoire, comme le démontre ce petit panneau (pas si petit, mais bon, il ne s’agit pas de supersignalisation) situé sur la rue Notre-Dame ouest, qui est aussi la route 138, à Trois-Rivières. Comme il date quand même de plusieurs années, on serait porté à croire qu’il n’est qu’un panneau oublié, comme cela arrive à l’occasion.

Sur la supersignalisation, toutefois, il n’y a aucune mention de la route 155. À remarquer, la piste cyclable qui passe sous le panneau! Ils sont fous, ces trifluviens!

Celui-là, par contre, il n’a pas été oublié! Nous sommes sur l’A-55 nord, entre l’entrée en provenance de la rue Notre-Dame ouest et la sortie vers l’A-40 est. À partir de ce point, les petits panneaux de la route 155 sont toujours bien présents,…

…comme le démontrent ces panneaux, vus à l’intersection du boulevard Saint-Michel, toujours à Trois-Rivières. Il est donc permis de croire, en attendant une confirmation officielle du MTQ, que la route 155, qui commence à Chambord, au Lac-Saint-Jean, se termine désormais au pont Laviolette.

Passons à un autre commentaire. Mais avant d’aller plus loin,…

…allons-y d’un deuxième entrefilet, dans la chronique « Vos impôts sont bien investis ». Je ne sais pas qui a commandé le lettrage, sur la façade de l’école Chavigny, à Trois-Rivières, mais force est de constater que le contraste est, comment dire, convaincant. Vous parvenez à lire quelque chose, vous? On ne voit rien de ce qui est écrit! C’est tellement évident…

…qu’on a dû ajouter une autre affiche, au-dessus de la porte d’entrée des élèves, avec le nom de l’école. De quoi donner le goût d’appuyer l’abolition des commissions scolaires. Dites-vous bien que ce sont ces décideurs qui gèrent votre argent si durement gagné!

De retour à notre programmation.

Un autre lecteur, Marc F. P., m’a fait parvenir un commentaire au sujet du tronçon oublié de l’A-30, à Bécancour. Le voici:

« La photo ou c’est que vous parliez des voies centrales qui devrai etre construite, et bien il était déja construite et ne les déblaye plus depui un certain temps…

et voila le lien pour la photo en question (version estivale)
http://cf.geocities.com/srquebec/photos/a30entete1.JPG

Marc F. P.

P.S.: cette autoroute aurait du etre construite depuis un certait temps de valleyfield à Gentilly »

Mon cher Marc, vous avez tout à fait raison; ces voies centrales sont déjà dans le paysage, et ce depuis de nombreuses années. D’ailleurs, on peut le constater sur les photos suivantes.

Voici la fin de l’A-30, en direction ouest. La bretelle, complètement à droite, mène à la route 132, à Bécancour (Saint-Grégoire). La chaussée en direction est porte plusieurs marquages,…

…et quand on y regarde de plus près, on constate que les peintres du MTQ se pratiquent même à peindre des flèches au gabarit! Encore un exemple d’argent bien investi!

Quand on regarde la même chaussée, mais en direction est, cette fois, elle prend presque des allures de piste d’atterrissage, tellement on y a mis de peinture.

Allez savoir pourquoi, on ne met pas de peinture sur la chaussée en direction ouest. Par contre, on constate que les joints du béton sont tous en train d’éclater, ce qui prouve que la technique de construction utilisée à l’époque n’est pas la meilleure pour la construction de routes en béton, d’autant plus que les dommages ne sont pas causés par la circulation lourde. D’ailleurs, il n’y a pas de circulation du tout, sur cette chaussée.

À surveiller bientôt: En Estrie, les travaux sur l’A-10, ainsi qu’une belle réalisation, complétée dans les années 1980. Également, on jettera un coup d’oeil sur l’A-55 sud, entre Drummondville et Sherbrooke, et je vous emmènerai sur un barrage d’Hydro-Québec. Alors c’est à suivre…