La route 1: (2) Sherbrooke – Thetford Mines – Québec

Dans la première partie, nous avons vu l’itinéraire de la route 1, entre Longueuil et Sherbrooke, telle qu’il était en 1950.  Du moins, je le présume; je n’étais pas né, encore!  Enfin, voyons la suite, maintenant.  Nous partirons de Sherbrooke, et nous nous rendrons au coeur du vieux Québec.  Allons-y!

Plusieurs kilomètres plus loin, à la sortie est de la ville de Sherbrooke, l’intersection en pointe, modifiée, du chemin Bibeau, laisse présager un ancien alignement de la route 1.  La route se termine à moins de 200 mètres à l’est de l’intersection de l’actuelle route 112 et de l’autoroute 610, et s’aligne presque parfaitement avec le chemin Alfred-Champigny.  Mais je n’en suis pas sûr.  La route 1 traverse à nouveau la rivière Saint-François, cette fois à la hauteur du village d’Ascot Corner.  À l’entrée du village, vous verrez, à votre droite, la rue Blouin; cette rue est probablement un ancien alignement de la route 1, puisque celle-ci s’aligne avec la rue Principale, dont l’intersection se trouve juste avant le pont de la rivière Saint-François.  À 2,8 kilomètres de là, une courbe a été corrigée par un nouvel alignement, ce qui a donné le chemin Pageau.

En arrivant à East Angus, la route 112 contourne la ville, à la faveur d’une voie de contournement par l’ouest, qui n’existait pas, en 1950.  La route 1 entrait donc dans la ville par la rue Angus Sud (route 214), passant par l’intersection de la route 27 (route 253), en gravier, dans le temps, vers Cookshire-Eaton.  La rue Angus Sud traverse la rivière Saint-François tout juste après l’avenue Warner, puis après l’intersection de l’avenue Saint-François (route 214 est), devient la rue Angus Nord.  Elle se raccorde à la route 112 actuelle environ 3 kilomètres plus au nord, à une intersection avec le chemin Gosford Est.  La route 1 traverse ensuite les municipalités de Dudswell, et de Weedon, pour arriver à la route 34 sud (route 161 sud), qui mène à Stratford.  Tournez à droite, et à une vingtaine de mètres, vous verrez la rue de la Carrière.  Tournez à gauche, sur cette rue, et vous roulerez sur l’ancienne route 1, pour environ 5 kilomètres, cette rue devenant, un peu plus loin, le chemin Aylmer.  Environ 8 kilomètres après l’intersection de la route 34 sud, vous arriverez à Beaulac-Garthby, où se trouve l’intersection de la route 34 nord (route 161 nord), vers Saints-Martyrs-Canadiens, et Victoriaville.  À noter que la route 34, dans les deux directions, était en gravier.  À quelque 400 mètres après l’intersection, vous verrez une pointe.  À droite, c’est la rue Saint-François, ancien alignement de la route 1.

À plus ou moins 6 kilomètres du village de Beaulac, la route 1 (route 112) devient la rue Sherbrooke, puis la rue Saint-Joseph Ouest; vous arrivez à Disraeli.  Après le pont, tournez à droite, sur l’avenue Champlain.  Une fois passé la pointe nord du lac Aylmer, vous devrez négocier quelques longues courbes, et la route prendra le nom d’avenue Saint-Patrick, ce qui marquera votre entrée dans le village de Coleraine.  À environ 2 kilomètres du village, l’avenue Saint-Patrick entame une courbe vers la gauche, et devient l’avenue Roy.  À partir de là, vous verrez d’immenses tas de gravats, et après deux autres kilomètres, il sera impossible de déterminer à quel endroit passait réellement la route 1; la route 112 elle-même a changé de place à plusieurs reprises, pour permettre l’exploitation de l’une des plus grandes mines d’amiante à ciel ouvert, la mine de Black Lake.  Vous êtes sur le boulevard Frontenac Ouest, puisque Black Lake fait désormais partie de la ville de Thetford Mines.  Dans le périmètre urbain de Black Lake, la rue Saint-Désiré était la route 49 (route 165), en gravier, qui reliait Black Lake à Saint-Ferdinand, et Plessisville.

Il existe deux alignements, pour traverser la ville de Thetford Mines.  Le premier, celui de la route 112 actuelle, via le boulevard Frontenac Ouest, qui devient Frontenac Est à l’intersection de la rue Saint-Alphonse Nord, et qui est le plus simple.  L’autre passe par une intersection en pointe, vers la rue Caouette Ouest, jusqu’à la rue Saint-Alphonse Nord, à droite sur celle-ci, pour un peu moins de 500 mètres, puis à gauche, sur la rue Notre-Dame Est, jusqu’à une autre intersection, autrefois en pointe, mais modifiée depuis, avec le boulevard Frontenac Est, et la rue Flintkote.  Ma carte est plutôt floue, et imprécise, mais j’ai tendance à croire que le second alignement serait le bon.  Mais cela reste à vérifier.  Par contre, à Robertsonville, petite ville qui fait désormais partie de la ville de Thetford Mines, l’alignement de la route 1 quittait l’actuel boulevard Frontenac Est pour tourner à droite, sur la rue Saint-Georges (route 269), pour environ 3 kilomètres, et prenait ensuite vers la gauche, sur le 8e Rang, en direction du petit village de Sacré-Coeur-de-Marie.  L’itinéraire de la route 1 suivait le 8e Rang Nord, et à environ 4 kilomètres, au-delà du village, bifurquait vers la gauche pour prendre le chemin de Sacré-Coeur qui, une fois passé le hameau de Broughton Station, à la limite des municipalités actuelles de Saint-Pierre de Broughton, d’Adstock, et de Sacré-Coeur-de-Jésus, change de nom pour s’appeler l’ancienne route 1, tout simplement.  Avant de rejoindre l’alignement de l’actuelle route 112, la route portera ce nom sur pas moins de 10 kilomètres, sauf dans la ville de East Broughton, où elle deviendra la rue Principale.

Puis survient un changement de juridiction; de nos jours, on passe de la MRC de l’Amiante à la MRC Robert-Cliche.  À l’époque, on devait également changer de comté, et selon la carte de 1950, la route 1 changeait aussi de revêtement.  En effet, c’est sur le gravier que se poursuivait la route 1, qui prend le nom de rue Notre-Dame, au passage de Tring-Jonction, avant de devenir la route 112, à Saint-Frédéric, et de prendre le nom – et l’alignement – du rang Saint-Antoine, jusqu’à Vallée-Jonction, ou elle prendra tour à tour l’appellation route 112, et rue du Pont, alors que les automobilistes pouvaient apprécier le retour de l’asphalte.  Au bout de cette rue, la route 1 tournera à gauche, pour prendre l’alignement de la rue Principale, et des routes 23 et 28 (route 173).  Moins d’un kilomètre plus loin, l’intersection du boulevard du Cap marquera la fin définitive de l’alignement de la route 1 et de l’actuelle route 112; la route 1 suivra plutôt l’alignement de la rivière Chaudière, et celui de l’actuelle route du Président-Kennedy (route 173), et ce jusqu’à Scott, sauf à Sainte-Marie, où la route 1 suivra la rue Notre-Dame.

Une fois à Scott, la route 1 abandonnera les routes 23 et 28 (route 173), et prendra vers la gauche, pour emprunter la rue du Pont (route 171), qui deviendra ensuite le rang Bord-de-l’Eau, jusqu’à Saint-Lambert-de-Lévis, où la route deviendra la rue Bellevue.  À partir de la limite de la ville de Lévis, la route 1 s’appellera tantôt route Saint-André, tantôt chemin Sainte-Anne Est, avant de traverser le pont de la rivière Beaurivage, et de prendre vers la droite, sur la rue Principale de ce qui était la ville de Saint-Étienne-de-Lauzon, et partager l’emprise de la route 5 (route 116).  Dans le secteur de Saint-Rédempteur, la rue Principale deviendra la 1ère Avenue, puis la route du Pont, alors que la route 9 (autoroute 20) joindra son emprise aux routes 1 et 5.  Moins de 3 kilomètres plus loin, la route du Pont, en plus de supporter les routes 1, 5 et 9, sera aussi la route 3 (route 132), sur environ un kilomètre, avant de s’aligner vers le pont de Québec (route 175).  Débarqué sur la rive nord du fleuve, les routes 1, 5 et 9 suivent le boulevard Laurier (route 175), ou probablement un ancien tronçon du boulevard Laurier, qui s’appelle aujourd’hui avenue des Hôtels, le chemin Saint-Louis, puis la Grande Allée, pour finalement se terminer sur la rue Saint-Louis, dans le vieux Québec.

Voilà qui fait le tour, pour la route 1.

Virginie Roy: Ce sera long, mais l’expérience commence à entrer…

Cette chère Virginie Roy, sur le dos de laquelle j’aime bien me défouler, je l’avoue, m’a encore donné, cette semaine, matière à écrire. L’un de ses derniers articles, intitulé « L’expérience du Grand prophète« , donne l’impression qu’à défaut de comprendre le raisonnement mercantile d’Al Gore, elle commence au moins à faire des constats.

Elle a constaté, d’abord, que le Grand prophète se déplace en limousine, comme les autres « stars », et non pas dans une voiture électrique, ni même hybride. Elle se souvient aussi que, et je cite, « En 2006, le Centre de recherche politique du Tennessee (TCPR) dévoilait que la propriété d’Al Gore consommait plus d’électricité en un mois qu’un foyer américain moyen en un an. » Elle parle aussi de la mise au point que la « machine Gore » a faite au Washington Post, qui disait que l’électricité qui alimente son château était « verte », et qu’en plus de participer au programme Green Power Switch, la famille Gore compense ses émissions grâce au programme de taxe carbone. Madame Roy ajoute « Autant dire que les riches peuvent se permettre le luxe de la consommation excessive. »

Par contre, elle semble tout lui pardonner, si l’on se fie à la fin de son article.

Bon, elle est jeune, encore, cette Virginie Roy. Du moins, elle le semble, sur sa photo; dans les faits, je n’ai aucune idée de son âge. Aussi, je me dis qu’un jour, dans très, très longtemps, l’expérience fera son chemin à travers sa naïveté, et qu’elle finira peut-être, un jour, par comprendre.

L’image professionnelle de Virginie Roy

Il y a des jours où l’on cherche désespérément un sujet pour écrire un texte, question de garder l’intérêt de ses lecteurs, et que l’on ne trouve rien qui vaille.  Sur ce point, je dois avouer que je suis béni des dieux.  J’ai l’insigne honneur de profiter d’une source d’inspiration aussi incroyable qu’abondante, et j’ai nommé la chroniqueuse du site Canoë, Virginie Roy.

Dans sa dernière chronique, intitulée « L’image verte de McDonald« , elle se réfère à un autre blogueur, Jean-Sébastien Trudel, qu’elle présente comme un spécialiste en développement durable, pour jeter du fiel sur les restaurants McDonald du Canada, et sur la forme que prend leur appui à l’événement mondial « Une heure pour la Terre », qui aura lieu samedi prochain.  Cet événement consiste, pour les participants, à éteindre leurs lumières pendant une heure, dans le but de sensibiliser la population aux changements climatiques, en plus d’assurer, dit-elle, une économie d’énergie de plus de 10,000 kilowatts/heure, soit l’équivalent d’un an de consommation en électricité d’une famille canadienne moyenne.

Mais voilà le hic.  C’est que, fidèle à ses habitudes, madame Roy, qui aurait pu prendre le temps de peaufiner ses recherches, et d’écrire un texte intéressant pour souligner de belle façon un tel événement, a tout simplement pris un quelconque communiqué de presse, et déblatéré n’importe quoi, s’enlevant ainsi à elle-même toute forme de crédibilité.  Elle se sert d’abord du blogue de monsieur Trudel pour reproduire la comparaison que celui-ci a fait entre le ski et le développement durable.  Puis elle tente de justifier ladite comparaison entre la participation des restaurants McDonald du Canada à l’événement Une heure pour la Terre, tentant de faire passer l’entreprise pour un « flasheux », qui profiterait de l’événement pour se mettre en évidence, par rapport à un « vrai skieur » qui, selon sa propre application de la comparaison, devrait tout fermer pendant une heure, afin de respecter l’essence même de l’événement.

Évidemment, dans sa tentative, madame Roy se casse joyeusement la gueule, comme le ferait le « flasheux » de son exemple, au moment de se prendre sa première bosse.  Et voici pourquoi.

Dans son article, elle mentionne que l’événement Une heure pour la Terre assurerait « une économie d’énergie de plus de 10,000 kWh d’électricité, soit l’équivalent d’un an de consommation en électricité d’une famille canadienne moyenne« .  En fait, ce chiffre varie selon l’endroit où l’on se trouve en Amérique du Nord.  Selon des chiffres qui remontent à l’an 2000, la consommation d’électricité per capita (c’est à dire par personne, et non pas pour une famille, madame Roy) est de 18,030 kWh au Canada, incluant le Québec, comparativement à 14,684 kWh chez nos voisins du Sud.  On viendra me dire que les besoins en électricité des canadiens sont supérieurs à ceux des américains, compte tenu de notre climat nordique, etc.  Bon, je veux bien le croire.  Pourrait-on, dans ce cas, m’expliquer pourquoi la consommation per capita au Québec seulement est de… 30,687 kWh d’électricité?  Il ne fait pourtant pas moins froid à Edmonton qu’à Montréal, que je sache.  La consommation québécoise d’électricité per capita est de plus du double de celle des américains, et dépasse de 70% la moyenne canadienne.  Qui sommes-nous donc pour essayer de donner des leçons d’économie d’énergie aux autres?  De quel droit les québécois, dont Virginie Roy, pourraient-ils faire la morale aux restaurants McDonald du Canada en ce qui concerne leur consommation d’énergie?

Ajoutez à cela que l’électricité, au Québec, est produite à partir de l’énergie hydraulique, et non d’énergie combustible, et que l’électricité qui sera économisée, si les québécois éteignent leurs lumières pendant une heure, ne pourra qu’être vendue par Hydro-Québec aux autres marchés de consommation.  Si nous produisions notre électricité à partir de centrales au gaz naturel, par exemple, nous économiserions l’équivalent d’une heure de production d’électricité en gaz, ce qui représente une quantité d’énergie qui est loin d’être négligeable.  Mais ce n’est pas le cas, dans notre société distincte.  L’électricité, contrairement à du pétrole, ou du gaz naturel, ça ne s’entrepose pas.  Si on ne le consomme pas au moment de sa production, ça disparaît!

Bref, à la lecture de quelques statistiques, recueillies sur le net en moins de dix minutes, nous sommes en mesure de constater que, sans le vouloir, Virginie Roy s’est donné le rôle de la « flasheuse », dans le monde des scribes de la blogosphère.  Je lui recommande donc, pour reprendre, avec adaptation, bien entendu, la citation qu’elle tire du blogue de Jean-Sébastien Trudel, de prendre des leçons de journalisme (formation), de pratiquer régulièrement (plan d’action), de suivre les conseils d’un reporter d’expérience (amélioration continue), puis, si un jour elle finit par acquérir quelconque compétence, de développer de nouvelles façons de faire (recherche et développement).  En attendant, elle devrait se considérer chanceuse de recevoir une rétribution de la part du site Canoë.

Les chroniques de Virginie Roy: C’est n’importe quoi!

J’ai sous les yeux le dernier texte de Virginie Roy, chroniqueuse du site Canoë, intitulée “L’or bleu en otage”.  Je n’en suis qu’au troisième paragraphe, et j’hallucine déjà!  C’est qu’en trois paragraphes à peine, elle a dit une chose, son contraire, et des bêtises grosses comme le fleuve Saint-Laurent, dont elle vante pourtant la qualité.  Et en cette journée mondiale de l’eau, décrétée par l’ONU suite au sommet de Rio, en 1992, que madame Roy qualifie pourtant dans sa chronique de “journée nationale de l’eau” (merci à ses recherchistes), je trouve son texte plutôt, comment dire, pétillant!

Évidemment, en bonne partisane de la “justice” qu’elle doit se croire, elle affirme d’entrée de jeu que “Cet événement n’est pas sans nous rappeler que l’eau est essentielle à la vie. Elle devrait donc être potable, accessible et gratuite pour tous. L’eau n’appartient à personne, sauf au peuple. C’est un bien commun.”  Et dès le paragraphe suivant, elle dit “Or, certaines compagnies semblent vouloir faire de l’eau leur propre bien. Coca-Cola, Dadone, Pepsi…ne semblent pas vouloir se gêner pour s’approprier ce bien commun pour le revendre à la population au gros prix. Soit nous sommes complètement dupes, soit nous sommes trop riches pour nous en rendre compte. Ne me considérant ni dupe, ni trop riche, je me demande encore pourquoi on encourage ce genre de supercherie.”  Ce n’est pourtant pas si compliqué à comprendre.  Les compagnies installées au Québec (en passant, c’est Danone, madame Roy, pas Dadone!) prennent l’eau du fleuve, ou de diverses nappes phréatiques souterraines, justement parce qu’elle est accessible et gratuite pour tous, et par extension, pour eux aussi!

Elle commence son troisième paragraphe comme suit: “Pourtant, le Saint-Laurent frappé, surnom donné par les serveurs de restaurant pour inciter leurs clients à acheter de l’eau embouteillée, est pourtant une des meilleures eaux du monde.”  Je voudrais ici rappeler à madame Roy que l’expression “Saint-Laurent frappé” existait probablement avant même qu’elle soit de ce monde, puisque j’utilisais moi-même cette expression étant jeune enfant, et que j’ai atteint la mi-quarantaine.  De plus, je suis convaincu que ce n’est pas moi qui l’ai inventée.  Alors il s’agit probablement d’une autre de ses nombreuses affirmations gratuites, que ses lecteurs avalent comme une gorgée d’eau.  Euhhh, je veux dire, que ses lecteurs avalent comme si c’était la vérité vraie.

J’aime aussi les interprétations des statistiques que fait madame Roy.  Elle écrit que “Il y a à peine dix ans, la très grande majorité des gens aux États-Unis et au Canada consommaient l’eau directement du robinet. Mais aujourd’hui, près d’une personne sur cinq consomme seulement de l’eau en bouteille pour satisfaire ses besoins quotidiens d’hydratation.”  Quand je relis ce passage, je constate qu’elle dit encore une chose et son contraire dans le même passage.  Évidemment, on me dira que je suis de mauvaise foi, et que le fait que “près d’une personne sur cinq consomme seulement de l’eau embouteillée” ne veut pas nécessairement dire que les quatre autres ne boivent seulement de l’eau du robinet.  Je suis d’accord.  Ce qu’elle tente de démontrer, avec ces statistiques aux interprétations tordues, c’est que l’eau embouteillée représente une source de pollution, par rapport aux bouteilles laissées pour compte une fois vidées de leur contenu.

Elle y arrive justement dans son quatrième paragraphe, citant des statistiques de ventes aux USA, puis chez nous.  Elle suit en prétendant que l’eau en bouteille a fait de l’environnement la grande perdante de toute l’aventure, puis décrit plus loin que l’eau embouteillée représente l’arnaque du siècle, puisque l’elle coûte environ mille fois plus cher au consommateur que l’eau du robinet.  Si madame Roy s’était donné la peine de faire un tant-soit-peu de recherche, elle aurait probablement découvert, dans les archives du Journal de Montréal, une entrevue d’un des patrons de la source Amaro, située à Saint-Cuthbert, dans la région de Lanaudière.  Elle aurait pu lire, dans cet article, que le prix de l’eau embouteillée consiste principalement en deux points précis, soit son embouteillage, et son transport vers les points de vente.  Le type disait lui-même que l’eau ne coûte rien, et qu’il ne suffit de la prendre là où elle se trouve, dans leur cas à 90 mètres dans le roc.

Madame Roy accuse, en définitive, l’industrie privée de tirer profit d’une ressource naturelle, accessible et gratuite.  Premièrement, qu’y a-t-il de mal, là-dedans?  Toutes les entreprises, publiques ou privées, prennent des choses dans la nature, les transforment au besoin, et les vendent avec profit, non?  Ensuite, Virginie Roy accuse-t-elle l’industrie pour se donner un certain crédit?  A-t-elle quelque chose à vendre, hormis la pérennité de son job de chroniqueuse?

Je vais donc faire une révélation qui fera probablement tomber madame Roy de sa chaise, mais que la plupart des gens le moindrement sensés comprendront rapidement.

L’industrie puise l’eau, de source ou traitée (l’eau Dasani, vendue via le réseau de distribution de Coca-Cola, n’est rien de plus qu’une eau de distribution municipale), puis l’embouteille et la distribue.  Rien de plus normal, ici.  Il s’agit d’une autre des très nombreuses applications de la loi de l’offre et de la demande.  Les gens veulent de l’eau embouteillée, et les entreprises en fournissent.  Il y a transaction, et tout le monde est content.  Si les bouteilles se retrouvent dans l’environnement, ce n’est pas la faute des compagnies qui les vendent, mais plutôt celles des individus qui laissent traîner leurs bouteilles dans l’environnement.  Si l’on appliquait le raisonnement de madame Roy dans tout, il faudrait interdire les fèves au lard, parce que ceux qui pètent causent des gaz nocifs à l’environnement!  L’eau en bouteille est pratique, puisqu’elle évite de transporter un boyau relié à un robinet.  Les consommateurs paient donc pour le côté pratique d’avoir de l’eau en quantité désirée à portée de la main sans avoir à aller la chercher directement au robinet.  Elle permet aussi d’obtenir de l’eau à la température désirée, puisqu’il faut laisser couler l’eau du robinet pendant quelques secondes afin qu’elle soit froide, ce qui gaspille plusieurs litres de ce liquide essentiel à la vie.

Par contre, à défaut d’empêcher cette industrie de fonctionner, pourquoi, comme société, ne pas en tirer profit?  Madame Roy explique elle-même le principe, en prenant le pétrole à titre d’exemple.  Le Québec possède environ 3% de toute l’eau douce de la planète.  Pourquoi le gouvernement québécois ne pourrait-il pas exiger une certaine redevance, raisonnable, de toutes les entreprises qui exploitent les sources d’eau potable?  Une telle redevance pourrait être ajustée en fonction des ressources d’eau disponibles, et permettrait une exploitation de l’eau qui serait profitable à tous.  L’Alberta le fait bien avec le pétrole, après tout.  Et à voir les résultats atteints là-bas, il y a vraiment de quoi s’inspirer!

Bref, Virginie Roy est, à mes yeux, une grande Don Quichotte des temps modernes.  Ses combats avec les moulins à vent que sont les entreprises, qui ne font rien d’autre que fournir ce que les consommateurs demandent, sont remplis d’un certain charme et d’une naïveté évidente.  Une lecture légère, à ne surtout pas prendre au sérieux, puisqu’au fond, c’est un peu n’importe quoi.

« Un peu de vision, bordel! »: Enlevez vos oeillères d’abord, madame Roy!

J’aime bien commenter certains textes de façon directe, c’est à dire de copier un écrit, et d’y répondre directement, à travers le texte original.  Aussi, un article de Virginie Roy, publié mercredi dernier (5 mars) sur le site Canoë, m’a interpellé.  Son titre: Un peu de vision, bordel!

Alors voilà.  Je mets le texte de madame Roy en italique, et en vert (en souhaitant que Canoë ne me fasse pas d’emmerdes), puis j’y réponds avec la fonte et la couleur habituels.  C’est parti.

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Comme le Québec piétine! Voilà qu’il y a vingt ans, on enlevait les postes de péage. Aujourd’hui, l’Institut économique de Montréal, un des organismes les plus influents de l’économie de marché de la province, estime qu’il faut les réintroduire. Le débat semble tellement compliqué et pourtant, il est si simple.

Il est vrai que le Québec piétine, mais pas dans ce que vous rapportez.  En fait, madame Roy, votre exemple ne représente pas du piétinement, mais plutôt une certaine forme d’évolution.  Celle qui fait qu’une solution abandonnée depuis longtemps, parce qu’obsolète dans sa forme, reprend tout son sens une fois que la mise en application en a été modernisée avec succès.  Un peu comme les motomarines; c’était une idée de Bombardier, qui date du début des années 1970, et qui fut ababdonnée à l’époque parce que impopulaire.  De nos jours, plusieurs manufacturiers fabriquent de telles machines, qui bien sûr ont technologiquement évolué.

Un, nos routes ressemblent à la petite sandwich que je déballe pendant mon heure de lunch : en décomposition. Deux, le secteur du transport est celui qui émet le plus de gaz à effet de serre au Québec. Trois, on n’a ni l’argent pour réparer nos routes, ni l’argent pour investir suffisamment dans les transports en commun pour augmenter sa popularité.

Un, il vous faudrait apprendre à faire des sandwiches qui ne se décomposent pas.  Je blague…  C’est vrai que nos routes sont en décrépitude, et ce en grande partie suite à de la pure et simple négligence.  Deux, peut-être est-ce vrai, mais mégatonne pour mégatonne, quelles ont été les dernières variations?  Et l’industrie, elle ne pollue plus du tout?  À moins qu’elle rejette de tout, sauf des gaz à effet de serre?  J’aimerais bien que vous m’éclairiez, là-dessus.  Trois, il semble que le gouvernement québécois ait réussi à dénicher quelques milliards de dollars pour tenter de sauver les meubles, et ce dans les deux options que vous présentez.  Quoique je ne sais pas encore où il va les prendre.  Peut-être ne nous a-t-on que passé de belles annonces.

Bref, on est dans la merde.  À qui le dites vous!  Pas nécessairement – et pas exclusivement non plus – pour les raisons que vous énumérez ici, mais effectivement, on est dans la merde.

Alors, pendant que Pauline Marois veut sa conversation nationale, je propose plutôt un tête-à-tête avec le comptable du Québec.

Je vous rappelle un peu les faits. L’Institut économique de Montréal croit que la réintroduction des péages est la meilleure solution pour la province. L’étude analyse quatre scénarios plausibles et suppose que l’automobiliste paye 0,05 $ par kilomètre. Le scénario que privilégie l’organisme est le quatrième, soit celui où le péage s’applique à toutes les autoroutes du Québec, ce qui rapporterait la rondelette somme de 1,6 milliard de dollars.

Pour vous donner un exemple, le plan stipule qu’il coûterait 4,80 $ pour traverser les ponts montréalais en heure de pointe et 30 $ pour un aller-retour à Québec.

Cette peur d’une nouvelle taxe a engendré un phénomène instinctif chez le Québécois typique: s’assurer que le gouvernement dépense bien l’argent. Comme les revenus générés par les immatriculations et permis de conduire ne sont finalement pas investis dans nos routes, ou très peu, plusieurs ont estimé important que l’argent généré par les postes de péage soit exclusivement réservé pour la reconstruction des routes. Ce qui veut malheureusement dire: exit l’argent pour les transports en commun.

L’argent des immatriculations et permis de conduire a servi à quoi, au juste?  Je ne le sais pas précisément, moi non plus, mais je sais, par contre, qu’en plus de ces frais payés par tous les détenteurs de véhicules de promenade, et de permis, je dois payer, parce que j’habite le grand Montréal, 30$ de plus que mes frères et soeurs qui habitent en région pour immatriculer ma bagnole, ainsi qu’un cent et demi supplémentaire pour chaque litre d’essence que je mets dedans.  Pourquoi dois-je payer ces « extras », et pas eux?  Parce que je suis obligé – je n’ai même pas le choix – de verser directement ces sommes au transport en commun.  Pouvez-vous me dire, en retour, quelle est la fraction du coût d’un billet d’autobus qui va directement au remplissage des nids-de-poule?  Car après tout, madame Roy, si je paie pour le transport en commun sans même l’utiliser, les autobus utilisent aussi les routes, et de par leur poids et leurs dimensions, ils contribuent davantage que la voiture à la décrépitude du réseau routier, et ce même lorsqu’il n’y a aucun passager à bord.

Environnement qui?

Je trouve bien dommage que l’on n’ait pas plus de vision. Par conséquent, cette semaine, presque personne n’a parlé de l’impact environnemental que pourrait avoir une telle initiative. Presque personne n’a soufflé les mots : transports en commun. On a surtout parlé du 1,6 milliard de dollars qui pourrait servir à reconstruire nos fameux rubans d’asphalte. Et pourtant, l’environnement a tout à y voir dans ce projet, car le coût de l’auto ne se limite pas à l’usure des chaussées.

D’abord, si les environnementalistes veulent prouver qu’ils ont, contrairement au « bas-peuple », une vision globale, ils devraient commencer par enlever leurs propres oeillères!  Ensuite, c’est bien vrai que le coût de l’auto ne se limite pas à l’usure des chaussées.  Voyez-vous, le coût de l’auto finance également le transport en commun, dans le grand Montréal, à hauteur de 30%.  Et je ne compte pas toutes les autres ponctions (comme les réparations supplémentaires aux véhicules, et les taxes de vente qui en découlent, dûes au mauvais état des rues et des routes) et taxes supplémentaires (près de 50% du prix de l’essence à la pompe sont des taxes!) qui font tourner l’appareil gouvernemental, celui-là même qui subventionne plein de projets, comme la construction d’une usine de production d’éthanol, à Varennes, au grand plaisir des environnementalistes.  Du moins jusqu’à ce qu’ils se rendent compte par eux-mêmes que, comme je l’ai moi-même dit sur d’autres tribunes, et que des gens beaucoup plus influents que moi ont aussi prévenu, en plus de ne rien sauver du côté de la pollution, le déséquilibre causé dans la production agricole, du fait que beaucoup d’agriculteurs allaient vendre leur maïs à l’usine d’éthanol, plutôt qu’aux acheteurs habituels de l’industrie alimentaire, allait précipiter les prix des céréales vers des sommets inégalés, en plus de provoquer des risques de pénurie pour la production des aliments.  Mais ça, jamais les environnementalistes ne voudront l’endosser.  Alors vous imaginez peut-être, madame Roy, que ceux-ci vont accepter quelque blâme que ce soit si jamais un gouvernement va de l’avant avec leur dernière trouvaille, et que cela tournait mal?

Les écologistes ont tous le même point de vue.  Bien sûr; ils croient tous détenir LA vérité!  S’il y a plus de postes de péage, il y aura nécessairement plus de personnes qui utiliseront les transports en commun. Or, je trouve plutôt injuste de punir les automobilistes en les taxant, tout en ne leur donnant aucune autre porte de sortie. Ainsi, le gouvernement en aura plein les poches et pourtant, rien n’est prévu pour offrir une alternative aux automobilistes qui décideront de délaisser leur voiture. Par conséquent, il coûtera 30 $ pour se rendre à Québec. Un point c’est tout.

Avec une telle opinion, j’ai presque envie de vous qualifier d’adéquiste, madame Roy!  Dans les faits, la réaction de l’ADQ face à la publication de la note économique de l’IEDM fut, à peu de choses près, la même que ce que vous exprimez dans ce paragraphe.  Il faut toutefois préciser que si les revenus de péage vont à l’entretien des routes, il en coûtera peut-être 30$ aux automobilistes pour un aller-retour à Québec, mais si ceux-ci évitent des centaines de dollars de réparations, ce sera une somme bien investie, pas vrai?

Revenons à la source: pourquoi voulons-nous des postes de péage? Oui, pour reconstruire nos routes, mais c’est surtout pour diminuer le flot des voitures. Si le maire Tremblay a évoqué cette solution, ou si de grands centres urbains l’ont appliquée, c’est très expressément pour gérer la congestion, grâce à des péages variant selon l’heure. C’est aussi pour réduire le nombre d’automobiles qui entrent dans le centre-ville et pour atténuer le trafic dans la ville.

Le but ultime devrait être, finalement, de combattre la pollution atmosphérique. En considérant cette cible, tous les autres objectifs suivraient naturellement.

Quel que soit le but visé par l’un ou l’autre des protagonistes dans ce dossier, à mes yeux, il est hors de question que les sommes recueillies par le biais d’éventuels péages imposés aux automobilistes aillent au transports en commun!  Ceux-ci, en fournissant environ 30% du budget dans le grand Montréal, ainsi qu’une part plus ou moins équivalente dans les autres agglomérations de la province, subventionnent déja largement les services de transport de masse.  Personnellement, je crois qu’il serait grandement temps que les usagers de ces services en paient une plus juste part.  Sans exiger un paiement intégral, les usagers devraient, selon moi, défrayer au moins 50% du coût du service; après tout, ce sont eux qui en profitent directement.

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Et en définitive, compte tenu de la manière dont les fonds publics sont gérés par tous les ordres de gouvernement, je demeure convaincu que la meilleure façon que les revenus de péage aillent directement dans l’entretien de la route sur laquelle ils ont été prélevés est que l’on confie l’entretien des routes à l’entreprise privée, sous la forme de contrats à long terme, accordés suite à des appels d’offres.  Le tout devra toutefois être soumis à une réglementation qui interdirait les monopoles, autant publics que privés.