Mort de Freddy Villanueva: Son frère Dany est-il responsable?

Alors que l’on tente de comprendre ce qui s’est passé, vers 19h00, samedi soir, et que l’on évalue toujours les dommages causés par les émeutiers, dans la nuit de dimanche à lundi, je me demande quel est le degré de responsabilité de Dany Villanueva, 22 ans, dans la mort tragique de son frère Freddy, 18 ans, atteint de projectiles – un ou plusieurs – tirés par un agent du SPVM.

D’abord, quand on a un dossier criminel, il me semble qu’on s’arrange pour se tenir tranquille.  On ne va pas dans l’illégalité, ne serait-ce que pour une offense mineure, car forcément, on risque de « se faire ramasser ».  Or, que faisait Dany Villanueva, entre autres condamné pour vol qualifié en 2006, accusé de vol avec usage d’arme à feu en juin dernier, et accusé de bris de probation pour avoir communiqué avec des criminels ou des membres de gangs de rue, alors que cela lui était interdit, avant les tristes événements qui ont coûté la vie à son frère?  Il jouait aux dés, à l’argent.  Il savait très bien que jouer à l’argent, même si ce n’est qu’une offense mineure, qui, dans d’autres circonstances, lui aurait seulement valu une amende, selon ses propres paroles, était un geste illégal.  Alors pourquoi le faisait-il?  Ce faisant, il « se mettait dans le trouble » lui-même, et devait s’attendre à être intercepté, lorsqu’il a vu venir les policiers.

Maintenant, la question de la résistance à son arrestation.  Prenons ses propres paroles, citées dans un article du Journal de Montréal, signé David Santerre.

« Le policier s’est avancé vers moi et m’a dit Je t’ai vu jouer aux dés.  Normalement, il aurait dû juste me donner une amende parce que c’est interdit de jouer à l’argent »

Prenons une pause ici.  Dany Villanueva savait qu’il faisait dans l’illégalité, même pour un geste somme toute mineur.  Il dit le mot « normalement », pour décrire la situation qui aurait dû se produire, selon lui.  Mais la situation était-elle effectivement « normale », aux moments des événements?  Définitivement pas, parce que les policiers n’avaient pas affaire à n’importe qui; ils avaient affaire à quelqu’un qu’ils connaissaient bien, et qui a, au moins, deux causes pendantes devant la justice, en plus d’un dossier criminel.  Reprenons.

« Mais il m’a pris la main, la policière m’a pris le bras et ils m’ont accoté sur le capot de leur auto.  Je lui ai dit Qu’est-ce que tu me veux?  »

Autre pause.  Ce qu’ils te veulent, mon cher Dany, le policier te l’a dit, selon tes propres paroles.  Il t’a vu jouer aux dés.  Il a vu un type avec un dossier criminel, et des causes pendantes devant la justice, dont une de bris de probation, commettre un geste illégal, mineur, tant que tu le voudras, mais illégal quand même.  En passant, les personnes avec qui tu jouais, avais-tu le droit de communiquer avec elles?

« Ça faisait mal, alors j’ai résisté.  Il m’a pris par le cou et m’a jeté par terre. »

Si ça faisait mal, tu ne pouvais pas te limiter à dire « Aîe, vous me faites mal! », comme tout le monde?  Eh non, tu as préféré résister, et les choses ont continué.

« Elle m’a mis un genou sur ma poitrine.  J’ai entendu mon frère crier Arrêtez!  Arrêtez!  »

Force est d’admettre que tu as commencé, mon cher Dany, de par ta résistance à ton arrestation.  Comme ils ont voulu te maîtriser, ton frère, qui n’allait sûrement pas prendre le parti des policiers, a évidemment voulu s’en mêler.

« Puis, j’ai vu une arme à feu près de mon visage, une douille voler, et mon frère par terre. »

Tu dis que tu as entendu ton frère crier aux policiers d’arrêter, mais as-tu vu ses gestes?  Si les policiers étaient en position de vulnérabilité, et sentaient qu’ils pouvaient se faire attaquer par ton frère, ils ne se sont que défendus.  De la même façon que toi, tu le faisais, alors que tu résistais parce qu’ils te faisaient mal.

« J’étais en train de devenir fou.  Je voyais mon frère par terre, en train de se vider de son sang, et moi j’avais des menottes. »

Que croyais-tu que les policiers allaient faire, dis-moi?  Te détacher, toi qui a résisté à ton arrestation, afin de te laisser aller vers ton frère?  Il n’y a que dans les films qu’on voit cela, mon vieux.  C’est certain que c’est difficile à vivre, comme situation, le sentiment d’impuissance doit être effectivement très fort.  Mais entre toi et moi, Dany, et ceci dit sans vouloir blanchir les policiers impliqués, qui ont sûrement leurs propres torts, dans cette affaire, n’as-tu pas, comme on dit, « couru après le trouble », en allant jouer aux dés, alors que les policiers te connaissent trop bien?  Ne savais-tu pas que si tu résistais à ton arrestation, ton frère n’allait sûrement pas rester bêtement là, à tout regarder, sans rien dire, sans rien faire?

À mes yeux, mon cher Dany, le drame que tu vis, présentement, tu l’as un peu – beaucoup – cherché.  D’abord en allant jouer aux dés, alors que tu savais que c’était illégal.  Ensuite en résistant à ton arrestation, plutôt que de montrer aux policiers que tu comprenais que tu t’étais foutu toi-même dans la merde, et que tu allais obtempérer, sans résister.  Mais ce n’est pas ce que tu as fait.  Et les choses ont dégénéré.  Je ne dis pas que les policiers sont blancs comme neige, là-dedans; ils auront à s’expliquer, en temps et lieux, et le cas échéant, ils auront des comptes à rendre.  Mais en bout de ligne, tu dois avouer que, pas à 100%, mais pour une bonne part, le premier responsable de la mort de ton frère Freddy, c’est d’abord toi, mon cher Dany.

Julie Couillard: Ça ne s’arrange pas, on dirait

Cette semaine, je vais de surprises en surprises! D’abord, après une baisse du nombre de visites sur mon blogue, plusieurs jours après la publication d’un billet qui a littéralement fait exploser tous les records, voilà que le nombre de visites augmente à nouveau! Et on recherche quoi? Encore Julie Couillard! De mon côté, un arrêt dans un dépanneur, pour acheter de quoi me désaltérer, pendant ma journée de travail, m’a montré que rien ne semble s’arranger pour la belle lavaloise.

Vous vous souvenez peut-être de ce que j’appréhendais, quand j’ai vu que Julie Couillard faisait la une du magazine 7 jours, la semaine dernière. Eh bien la spirale n’a pas mis de temps à se mettre en branle. La voici donc à la une du prodigieux (…faites-moi rire!) Photo-Police. Si je me fie à la teneur du texte, il semble plutôt évident que Julie Couillard n’a pas autorisé une telle publication, à tout le moins pas ces derniers jours. L’article, sur trois pages, raconte l’arrestation musclée qu’a vécue madame Couillard, du temps où elle partageait sa vie avec « le caïd Gilles Giguère », arrestation au cours de laquelle elle s’est retrouvée nue, puisque les policiers avaient tiré les draps du lit pour les dévoiler, tous les deux.

Évidemment, ce détail a permis au journal judiciaire (dans lequel, curieusement, on retrouve plus de pages de jeux que d’articles) de titrer « Julie Couillard, FLAMBANT NUE, fut tirée du lit et humiliée par la SQ! » Un tel titre permettra sûrement à cette feuille de chou (j’aurais utilisé un autre terme, mais je resterai poli) de vendre beaucoup de papier. Et à 2,59$ l’exemplaire, plus taxes, ça revient plutôt cher, pour un « copier-coller » d’un article de 1996.

J’imaginais la pauvre femme tourner mal, en posant dans les pages du magazine masculin Summum. Mais devant ce que je viens de lire, j’irais jusqu’à croire que le traitement de Summum serait nettement meilleur que celui de Photo-Police.

Maskinongé: J’ai joué dans l’eau!

J’avais une activité prévue en fin de journée, ce samedi (12 avril), mais celle-ci fut annulée à cause de la pluie. J’ai donc décidé de sortir à nouveau mon appareil photo et d’aller… jouer dans l’eau! Et ces jours-ci, à Maskinongé, plus particulièrement dans le quartier de la Langue-de-Terre, de l’eau, il n’en manque pas!

Ici, sur le chemin de la Langue-de-Terre, les résidents de la place utilisent leurs véhicules même si l’eau recouvre complètement la route. Évidemment, il y a des limites à ne pas dépasser, et l’on doit parfois abandonner le véhicule à un endroit sec, au profit de la bonne vieille chaloupe.

On voit d’ailleurs un véhicule stationné au bord de la route, à la limite du « sec ». Quiconque n’a jamais tenté de passer sur une route inondée devrait faire l’expérience une première fois à titre de passager.

Nous sommes cette fois sur la route du Nord, toujours à Maskinongé. Au loin, un camion, en panne. Si l’on regarde sur une carte routière, on constatera que la route du Nord se situe… au sud de la municipalité. C’est qu’il s’agit du nord du lac Saint-Pierre, et non du nord de la municipalité de Maskinongé.

Je suis arrêté en bordure de la route du Nord, et une camionnette s’apprête à attaquer une section inondée de la route.

La camionnette est maintenant dans l’eau. Je veux dire, vraiment dans l’eau.

Cette fois, je suis en marche, derrière une autre voiture. Le camion en panne est toujours là. Une fois à sa hauteur, je me suis informé auprès du conducteur, qui m’a dit que l’un de ses amis allait le tirer de ce mauvais pas. Dans les faits, il est entré dans l’eau à une vitesse plutôt élevée, puis tout s’est arrêté net. Même avec un véhicule à moteur diesel, il faut toujours rouler lentement sur une route inondée.

La voiture qui me devançait a passé le premier de deux virages en coude. Nous sommes toujours sur la route du Nord.

Vue latérale de ma voiture, arrêtée dans l’eau, tout juste avant le premier virage en coude.

J’attaque le virage en coude à mon tour. Compte tenu de l’inclinaison du virage, le côté conducteur de ma voiture devra affronter plus d’eau que l’autre, et à date, tout va encore bien.

Le niveau de l’eau se situe environ au centre des roues de ma bagnole. Pour une coréenne, elle se débrouille quand même à merveille.

Toujours sur la route du Nord, cette fois entre les deux virages en coude. Nous voyons bien le courant de l’eau, qui se déverse d’un côté à l’autre de la route. Ce phénomène s’explique par le fait que l’eau de la fonte des neiges, provenant des terres hautes, ne peut pas s’écouler par les cours d’eau, qui sont encore couverts de glace. Celle-ci s’écoule donc par delà la route, pour se diriger vers le lac Saint-Pierre.

Malgré les apparences, les gens du quartier de la Langue-de-Terre ne sont pas en état de panique devant une telle situation. Ils vivent le phénomène presque à chaque année. C’est que le quartier s’est construit, au fil des ans, tout juste au bord du chenal du Nord (d’où le nom de la route), dans la plaine de débordement du lac Saint-Pierre, qui est lui-même un renflement du fleuve Saint-Laurent, entre Sorel-Tracy et le quartier Pointe-du-Lac de la ville de Trois-Rivières. N’étant d’abord qu’une poignée de chalets d’été, les constructions de ce quartier furent rénovées, et la très grande majorité de celles-ci sont habitées à longueur d’année. La situation va continuer d’évoluer pendant quelques jours, puis l’eau se retirera, peu à peu, pour ensuite… revenir!

Cet autre phénomène, communément appelé « les mers de Mai », se produit lorsque le couvert de glace des lacs, situés plus au nord, s’enfoncent dans les lacs, ce qui provoque une nouvelle crue des eaux. Celles-ci se déversent à nouveau vers le bassin de débordement du lac Saint-Pierre. Les citoyens de la Langue-de-Terre se retrouvent à nouveau dans l’eau, pour une dizaine de jours, puis la situation redevient normale, pour de bon, cette fois.

Les résidents de ce secteur de Maskinongé se font souvent traiter de fous, pour oser habiter un quartier qui semble aussi inhospitalier. La plupart de ces gens vous répondront que ces quelques semaines de difficultés sont un bien faible prix à payer, en retour de la nature luxuriante qui les entoure le reste de l’année.

A-6: À la recherche des vestiges du passé

Depuis des années, je lis des trucs sur l’autoroute 6, une de ces autoroutes québécoises qui ne seront finalement jamais construites. Les vestiges les plus évidents furent détruits lors de la reconstruction de l’A-15, sur la rive-sud de Montréal. Les fondations des portails de signalisation étaient en place pour un échangeur en T, et les deux chaussées de l’A-15 s’éloignaient l’une de l’autre pour faire place à l’échangeur, le tout au niveau du kilomètre 49, environ. Aujourd’hui, plus rien de cela n’existe. Les dernières preuves d’une possible autoroute dans ce secteur sont visibles sur le boulevard Taschereau. Je les ai prises en photos à l’automne de 2006.

Vu du boulevard Taschereau, un garde-fou métallique protège ce qui serait le point d’accès des bretelles d’entrée et de sortie de l’A-6 ouest, dont on voit de déboisement.

On voit bien le déboisement, ainsi que la ligne du fossé de droite, où la végétation est différente.

Vue de plus près, la bordure de béton du boulevard Taschereau, qui tourne vers l’endroit où se situerait la bretelle d’entrée de l’A-6 ouest. Au loin, les bretelles de l’A-6 est, dont le site est utilisé par l’Agence métropolitaine de transport (AMT), qui en a fait un stationnement incitatif.

En scrutant les images fournies par le logiciel Google Earth, on se rend bien compte que des travaux furent effectués pour construire une autoroute à cet endroit. Du déboisement, un peu de terrassement, mais aussi le redressement de plusieurs courbes, sur la petite rivière Saint-Jacques, témoignent de l’ambition du gouvernement de l’époque de faire passer une autoroute à cet endroit.

Sur cette image de Google Earth, on voit très bien, en A, le vaste terrain dégagé, ainsi que les courbes de l’échangeur, qui subsistent, malgré les travaux de reconstruction de l’A-15. En B, le stationnement incitatif de l’AMT, réalisé à même les bretelles de l’A-6 est. En C, le déboisement des bretelles de l’A-6 ouest. En D, la rivière Saint-Jacques, dont deux courbes furent redressées, et une autre qui ne l’avait pas encore été, au moment de l’arrêt des travaux.

Par contre, si la rive-sud de Montréal est visible en haute définition, sur Google Earth, beaucoup de secteurs ne sont qu’en définition normale, à mesure que l’on s’éloigne du grand Montréal, ce qui m’a amené à laisser tomber la recherche d’autres vestiges. Mais suite à la lecture d’indices ajoutés sur le site Wikipédia, sur la page de l’autoroute 6, ma curiosité s’est rallumée. Je me suis mis à la recherche de nouvelles preuves, et j’en ai effectivement trouvé d’autres… à Farnham!

Voici l’image qui s’offre à nous lorsque l’on roule sur la route 104, en direction ouest, à quelques dizaines de mètres du chemin de fer. Une large chaussée vient se raccorder à la route.

Cette fois, vue du centre. L’accès à cette chaussée est fermé par des blocs de béton et des résidus de toutes sortes.

Le club de motoneige local, qui utilise l’emprise pour ses sentiers, a installé une cabane, qui fait office de relais à une intersection, puisqu’un autre sentier longe la route 104, à cet endroit.

Ici, on voit bien le gravier qui recouvre le terrassement. C’est donc dire que ce tronçon était passablement avancé.

Au nord de la chaussée, qui fait environ un kilomètre et demi de longueur, une clôture longe la ligne des arbres, à une distance normale pour une chaussée d’autoroute,…

…alors qu’au sud de celle-ci, la distance entre la chaussée et la clôture, qui est située le long de la ligne des petits arbres, laisse suffisamment d’espace pour construire une deuxième chaussée. Contrairement à ce que je croyais au départ, la piste cyclable n’utilise pas la chaussée de l’A-6, mais longe plutôt le sud de l’emprise totale de celle-ci. Elle se retrouve donc derrière les arbres!

Un reste d’asphalte, probablement suite au pavage de la piste cyclable, de l’autre côté de la route 104, m’a servi de stationnement pendant que je prenais des photos.

À l’intersection de la route, des feux de circulation ont été installés, et seront probablement mis en service dans quelques semaines, pour aider le passages des cyclistes. À gauche, la piste cyclable est asphaltée, et entre dans un bosquet.

Cette photo fut prise à environ 400 mètres des feux de circulation de la photo précédente. Ici, la piste cyclable sort du bosquet, au niveau du boulevard de Normandie. Le fossé, à droite du terrain dégagé, qui longe la ligne arrière des terrains résidentiels de la rue Saint-Grégoire, suit une légère courbe vers la droite, et ce malgré que la rue elle-même soit droite comme une flèche. Ceci, à première vue, laisserait croire que ce terrain pourrait être la suite de l’emprise de l’A-6, puisque la barrière que l’on voit, de l’autre côté du boulevard, est directement en face de la piste cyclable qui, rappelons-le, longe le côté sud de l’emprise, qui se termine 400 mètres plus à l’ouest. Par contre, même si le terrain semble suffisamment large, à cet endroit, pour contenir l’emprise totale de l’A-6, il aurait été totalement illogique de faire passer une autoroute à cet endroit, puisque de l’autre côté, le chemin de fer fait aussi une courbe vers la droite, plus prononcée que celle du fossé, ce qui rétrécit la largeur du terrain à presque rien, et le tout mène en plein coeur du vieux village, à un endroit où il y a plusieurs aiguillages ferroviaires. Dans les faits, ce terrain est utilisé par la ville de Farnham, et au bout de celui-ci, non loin de la rue Jacques-Cartier, se trouve le garage municipal.

Retournons complètement à l’autre bout de la chaussée, au chemin Lebeau. Nous voyons bien le nom de l’utilisateur de l’emprise, en été, ainsi que l’utilisation qu’il en fait. La chaussée sert de piste d’atterrissage pour les adeptes du parachutisme de Nouvel Air. À noter que le terrassement est aussi raccordé au chemin Lebeau.

De l’autre côté du chemin Lebeau, plus rien! Il n’y a que la piste cyclable, que l’on voit, à gauche, et qui s’enfonce dans les terres, le long de la ligne des arbres, sur une ancienne emprise de chemin de fer.

Je vais investiguer bientôt sur une autre trace, que j’ai vu avec le logiciel Google Earth, à peu près dans le même corridor que ce bout de chaussée. Avec le temps, comme vous pouvez le constater, je suis devenu de plus en plus curieux en ce qui concerne les vestiges de l’autoroute 6.

Par contre, j’ai d’autres photos de la route 104, que je mettrai bientôt dans un autre billet. Des photos qui, pour différentes raisons, selon les endroits, permettraient de tirer des conclusions bizarres.

L’image professionnelle de Virginie Roy

Il y a des jours où l’on cherche désespérément un sujet pour écrire un texte, question de garder l’intérêt de ses lecteurs, et que l’on ne trouve rien qui vaille.  Sur ce point, je dois avouer que je suis béni des dieux.  J’ai l’insigne honneur de profiter d’une source d’inspiration aussi incroyable qu’abondante, et j’ai nommé la chroniqueuse du site Canoë, Virginie Roy.

Dans sa dernière chronique, intitulée « L’image verte de McDonald« , elle se réfère à un autre blogueur, Jean-Sébastien Trudel, qu’elle présente comme un spécialiste en développement durable, pour jeter du fiel sur les restaurants McDonald du Canada, et sur la forme que prend leur appui à l’événement mondial « Une heure pour la Terre », qui aura lieu samedi prochain.  Cet événement consiste, pour les participants, à éteindre leurs lumières pendant une heure, dans le but de sensibiliser la population aux changements climatiques, en plus d’assurer, dit-elle, une économie d’énergie de plus de 10,000 kilowatts/heure, soit l’équivalent d’un an de consommation en électricité d’une famille canadienne moyenne.

Mais voilà le hic.  C’est que, fidèle à ses habitudes, madame Roy, qui aurait pu prendre le temps de peaufiner ses recherches, et d’écrire un texte intéressant pour souligner de belle façon un tel événement, a tout simplement pris un quelconque communiqué de presse, et déblatéré n’importe quoi, s’enlevant ainsi à elle-même toute forme de crédibilité.  Elle se sert d’abord du blogue de monsieur Trudel pour reproduire la comparaison que celui-ci a fait entre le ski et le développement durable.  Puis elle tente de justifier ladite comparaison entre la participation des restaurants McDonald du Canada à l’événement Une heure pour la Terre, tentant de faire passer l’entreprise pour un « flasheux », qui profiterait de l’événement pour se mettre en évidence, par rapport à un « vrai skieur » qui, selon sa propre application de la comparaison, devrait tout fermer pendant une heure, afin de respecter l’essence même de l’événement.

Évidemment, dans sa tentative, madame Roy se casse joyeusement la gueule, comme le ferait le « flasheux » de son exemple, au moment de se prendre sa première bosse.  Et voici pourquoi.

Dans son article, elle mentionne que l’événement Une heure pour la Terre assurerait « une économie d’énergie de plus de 10,000 kWh d’électricité, soit l’équivalent d’un an de consommation en électricité d’une famille canadienne moyenne« .  En fait, ce chiffre varie selon l’endroit où l’on se trouve en Amérique du Nord.  Selon des chiffres qui remontent à l’an 2000, la consommation d’électricité per capita (c’est à dire par personne, et non pas pour une famille, madame Roy) est de 18,030 kWh au Canada, incluant le Québec, comparativement à 14,684 kWh chez nos voisins du Sud.  On viendra me dire que les besoins en électricité des canadiens sont supérieurs à ceux des américains, compte tenu de notre climat nordique, etc.  Bon, je veux bien le croire.  Pourrait-on, dans ce cas, m’expliquer pourquoi la consommation per capita au Québec seulement est de… 30,687 kWh d’électricité?  Il ne fait pourtant pas moins froid à Edmonton qu’à Montréal, que je sache.  La consommation québécoise d’électricité per capita est de plus du double de celle des américains, et dépasse de 70% la moyenne canadienne.  Qui sommes-nous donc pour essayer de donner des leçons d’économie d’énergie aux autres?  De quel droit les québécois, dont Virginie Roy, pourraient-ils faire la morale aux restaurants McDonald du Canada en ce qui concerne leur consommation d’énergie?

Ajoutez à cela que l’électricité, au Québec, est produite à partir de l’énergie hydraulique, et non d’énergie combustible, et que l’électricité qui sera économisée, si les québécois éteignent leurs lumières pendant une heure, ne pourra qu’être vendue par Hydro-Québec aux autres marchés de consommation.  Si nous produisions notre électricité à partir de centrales au gaz naturel, par exemple, nous économiserions l’équivalent d’une heure de production d’électricité en gaz, ce qui représente une quantité d’énergie qui est loin d’être négligeable.  Mais ce n’est pas le cas, dans notre société distincte.  L’électricité, contrairement à du pétrole, ou du gaz naturel, ça ne s’entrepose pas.  Si on ne le consomme pas au moment de sa production, ça disparaît!

Bref, à la lecture de quelques statistiques, recueillies sur le net en moins de dix minutes, nous sommes en mesure de constater que, sans le vouloir, Virginie Roy s’est donné le rôle de la « flasheuse », dans le monde des scribes de la blogosphère.  Je lui recommande donc, pour reprendre, avec adaptation, bien entendu, la citation qu’elle tire du blogue de Jean-Sébastien Trudel, de prendre des leçons de journalisme (formation), de pratiquer régulièrement (plan d’action), de suivre les conseils d’un reporter d’expérience (amélioration continue), puis, si un jour elle finit par acquérir quelconque compétence, de développer de nouvelles façons de faire (recherche et développement).  En attendant, elle devrait se considérer chanceuse de recevoir une rétribution de la part du site Canoë.