Saint-Lazare: Attendons un peu, avant de tirer des conclusions

Plusieurs d’entre-nous ont entendu parler de l’affaire entourant la mort de Catherine Blanchemanche, qui venait d’avoir 18 ans, mort tragique, s’il en est, sous les roues d’une dépanneuse, à Saint-Lazare.  Même si je n’ai jamais mis les pieds au bar Chez Maurice, l’endroit où la victime aurait passé la soirée, toute cette affaire me rejoint parce que connais un peu le coin; depuis bientôt quatre ans, je livre régulièrement des produits alimentaires au supermarché IGA, voisin du bar, et je connais donc assez bien la disposition des lieux.  Évidemment, cela ne fait pas de moi la personne qui permettra de dénouer toute cette affaire, mais cela m’amène à m’y pencher un peu plus.

Selon un article de Marc Pigeon, du Journal de Montréal, repris par le site Canoë, le conducteur de la remorqueuse n’aurait, semble-t-il, pas fui les lieux de l’accident.  Enfin, pas dans le sens que l’on connaît d’un délit de fuite.  Dans son papier, le journaliste explique certains faits qui semblent démontrer, à tout le moins à première vue, qu’il s’agirait plutôt d’un accident bête et stupide, comme le sont la très grande majorité des accidents.  Quant au père de la victime, Alain Blanchemanche, il cherche, par tous les moyens imaginables, de connaître, lui aussi, le fin mot de l’histoire qui a coûté la vie à sa fille.  Et c’est là que je voudrais intervenir.

Dans l’article, le père de Catherine dit « Il n’y a pas de raison logique pourquoi elle a quitté seule à la pluie et est allée se mettre sous un camion. »  Je veux bien le croire, mais seulement dans le cas d’une personne qui a toutes ses facultés.  Or, l’article ne dit pas si Catherine avait consommé de l’alcool, et en quelle quantité.  L’article dit que la jeune femme avait eu une mésentente avec son copain, et qu’elle avait passé la soirée au bar.  Peut-être qu’elle avait alors consommé suffisamment d’alcool pour l’amener à avoir les idées moins claires que d’habitude.  Et nous savons tous que lorsque l’on est en boisson, la logique est souvent absente de nos décisions les plus fondamentales.

Comprenez-moi bien; je ne suis pas là pour juger le comportement de qui que ce soit, dans cette affaire.  Catherine Blanchemanche avait le droit de consommer de l’alcool, dans un débit de boisson, serait-ce jusqu’à se « saouler la gueule », puisqu’elle avait atteint ses 18 ans.  Son père a le droit de savoir ce qui s’est passé, cette nuit-là, puisque sa fille y a laissé sa vie.  James Castonguay, le conducteur de la dépanneuse, a fait une vérification sommaire, après avoir entendu un bruit anormal, alors qu’il s’apprêtait à quitter l’endroit où il était stationné, vers 3h00 du matin, et que sa copine l’accompagnait, mais comme tout semblait correct, il a poursuivi sa route.  Ce que je dis, par contre, c’est qu’il faut être très prudent, et éviter de tirer des conclusions un peu trop rapidement.  Qu’il ait, ou non, fui les lieux, dans le sens que l’on entend normalement par l’expression « délit de fuite », le fait d’envoyer James Castonguay derrière les barreaux ne fera que mettre « un plaster sur une jambe de bois », et ne mettra pas fin aux souffrances des proches de Catherine, ni ne ramènera celle-ci à la vie.  À la lumière de ce que rapporte l’article de Pigeon, Castonguay a lui-même répondu à un appel de la Sûreté du Québec, pour un remorquage, moins d’une heure après le terrible accident.  À première vue, il me semble que s’il avait quelque chose à cacher, il ne serait pas allé répondre à un appel, devant le poste local de la SQ, qui est situé non loin des lieux du drame.  Et quand il s’est présenté aux policiers, le lendemain, la dépanneuse arborait encore des traces de sang, sur les roues arrière, « ni nettoyées, ni camouflées », toujours selon l’article.

Tout cela m’amène à la conclusion de l’accident bête.  Mais comme je le disais, soyons prudents, et attendons un peu, encore.  Laissons les policiers approfondir leur enquête, afin de vraiment savoir ce qui s’est passé, et d’éviter des erreurs de jugement qui pourraient être regrettables.

Les canadiens ne veulent pas de gouvernement minoritaire? Qu’on liquide le bloc!

Sarah-Maude Lefebvre, de l’agence QMI, rapporte, dans un article repris par le site Canoë, que 4 canadiens sur 5 ne veulent plus d’un gouvernement minoritaire.  En fait, elle commente les résultats d’un sondage, effectué auprès d’environ 1000 canadiens par la firme Nanos, pour le compte de l’Institut de recherches en politiques publiques (IRPP).  Les canadiens disent également, dans une proportion de trois sur quatre, ne pas vouloir d’élections cet automne.  Madame Lefebvre explique que les résultats complets du sondage seront publiés dans le numéro d’octobre d’Options publiques, la revue de l’IRPP.

La recette, afin d’éviter d’obtenir des gouvernements minoritaires à répétition, n’est pourtant pas compliquée.  Il suffit de liquider le bloc québécois.

Je vois déjà nos chers ultranationalistes monter sur leurs ergots.  Rassurez-vous; si c’est facile à dire, c’est beaucoup moins évident à faire.

D’abord, une chose.  Quand le bloc prétend « défendre les intérêts du Québec » à Ottawa, parle-t-il des intérêts de tous les québécois, ou seulement de ceux des souverainistes?  Poser la question, c’est y répondre.  Le bloc québécois représente rien de plus qu’un vote de protestation, contre le rejet de l’Accord du lac Meech, en 1990, soit il y a presque 20 ans, maintenant.  Depuis ce temps, le bloc parvient à s’accrocher à ses sièges en sautant à pieds joints sur la moindre parcelle de décision potentiellement négative, en provenance d’Ottawa, et ce peu importe le parti au pouvoir.  Or, qu’elles soient véridiques ou non, si les attaques du bloc, tantôt contre les libéraux, tantôt contre les conservateurs, font de beaux slogans, et de beaux clips de 8 secondes, il faut se rappeler une chose tout à fait primordiale, à savoir que le bloc québécois ne remportera JAMAIS le pouvoir.  Il ne le peut pas, mathématiquement parlant.  D’ailleurs, il n’en veut même pas; on le lui a offert en partage, sur un plateau d’argent, à l’automne de l’an dernier, lorsque les partis d’opposition ont jonglé avec l’idée de former une coalition pour chasser les conservateurs, minoritaires, du pouvoir.  Le bloc a refusé de se mouiller.  Résultat; on parlait de la coalition des libéraux et du NPD, avec l’accord du bloc québécois, et non pas d’une véritable coalition PLC-NPD-BQ, qui aurait pu être majoritaire.  Aussi, à quoi sert-il de voter pour des députés qui ne pourront jamais réaliser leurs promesses, puisqu’ils n’ont même pas l’intention de gouverner?

Parlant de promesses, rappelons que le bloc québécois présente un programme électoral, comme un parti normal, fait des promesses, comme un parti normal, et sollicite dons et votes, comme un parti normal.  Pourquoi alors ne se comporte-t-il pas comme un parti normal?  Un parti normal présente des candidats en nombre suffisant pour espérer remporter le pouvoir; Québec solidaire le fait, au niveau provincial, et ce même si ses chances de remporter le pouvoir sont à toutes fins pratiques nulles.  Un parti normal envoie son chef participer aux éventuels débat des chefs dans le but de « vendre » son programme, et de démontrer ce que fera son gouvernement, si son parti est élu.  Gilles Duceppe participe aux débats des chefs en ne faisant que répéter ad nauseam qu’il défend les intérêts du Québec, alors qu’en réalité, il ne défend que les intérêts des souverainistes.  Et encore!  En y réfléchissant bien, le bloc ne sert pas à grand chose; comme je l’ai déjà dit, ses députés déchirent leur chemise à la Chambre des communes, voyagent à travers le monde sur le bras des contribuables, et après 8 ans d’ancienneté aux Communes, ramassent une belle pension à vie, dont le chèque est orné de la feuille d’érable avec laquelle ils n’hésitent pourtant pas à se torcher.

Tout bien calculé, on se rend compte que le bloc québécois est une vraie farce!  Il empêche le Canada de fonctionner normalement, en court-circuitant systématiquement toute tentative des canadiens – dont beaucoup de québécois – d’élire un gouvernement majoritaire.  Certains diront que Jean Chrétien a pourtant fait élire trois de ces gouvernements majoritaires, avant de quitter la politique active.  Oui, je l’admet, mais c’était avant que les conservateurs reviennent en force à Ottawa, donc à l’époque où les libéraux fédéraux représentaient le seul parti en mesure de prendre le pouvoir.  Mais maintenant que deux partis peuvent aspirer à former le gouvernement, le bloc n’est devenu rien de plus qu’un empêcheur de tourner en rond, et un metteur de bâtons dans les roues du pays.

Maintenant que l’on a vu pourquoi il faut liquider le bloc québécois, attardons-nous sur le comment.

De ce côté, il n’y a que très peu d’options possibles. Le moindre changement aux lois électorales, qui ferait en sorte de remettre en question l’existence du bloc, à tout le moins dans sa forme actuelle, serait aussitôt interprété comme une attaque en règle envers le Québec, alors que dans les faits, l’attaque serait tout simplement contre une formation qui exploite, entre autres financièrement, de façon malhonnête, le système politique d’un pays dont il ne respecte même pas les fondements.  Et cette exploitation saute aux yeux; le bloc reçoit des subventions, au prorata des votes reçus lors du dernier scrutin général, comme la plupart des autres partis politiques nationaux, subventions qu’il peut dépenser, sous forme de publicité, ou autrement, en dehors d’une campagne électorale, parce que les dépenses d’élections comme tel sont réglementées.  Mais comme il recueille beaucoup de votes dans une seule province, il investit donc la totalité de ces subventions seulement au Québec, lui donnant un avantage déloyal face aux autres formations, qui doivent répartir leurs subventions – et ce faisant, leur publicité – à travers tout le Canada.  Le résultat est donc le même que lorsque l’on écoute une station de radio francophone; les québécois se font inonder de propagande du bloc, alors que le message des autres partis est très dilué.

Le changement le plus facile à réaliser serait de faire en sorte que lors d’un débat des chefs, les échanges devraient se faire entre des participants qui veulent construire le pays, et non pas le détruire.  Pour ce faire, les partis représentés, en plus d’avoir déjà, disons au moins cinq députés élus – et non pas des vire-capot élus sous d’autres couleurs – à la Chambre des communes, devraient présenter des candidats dans un minimum de 7 provinces, et ce en nombre suffisant pour représenter, s’ils étaient tous élus, au moins 50% de la population du Canada.  Devant cet état de fait, le bloc québécois serait dans l’obligation de présenter des candidats dans d’autres provinces, ou alors de renoncer au débat des chefs.  Évidemment, cela ne garantira pas la liquidation du bloc québécois.  Au contraire; il en profiterait pour faire la guerre au reste du Canada, en montrant que l’on veut délibérément chasser le bloc du débat des chefs.  L’expérience récente a démontré que devant des situations semblables, le bloc sait mobiliser ses partisans, et faire passer son message, même s’il s’agit d’une propagande qui a très peu à voir avec la vérité.

La seule véritable façon, en fait, de liquider le bloc québécois, serait de ne pas voter en faveur de ses candidats, lors de la prochaine élection générale.  Si tous les candidats bloquistes se retrouvent en deuxième, voire même en troisième position, au prochain scrutin, il se rendront bien compte que les québécois ne veulent plus d’une simple opposition systématique, qui s’oppose pour s’opposer, et veulent enfin partager le pouvoir.  Ce pouvoir, dont les québécois, majoritairement, sont privés depuis bientôt 20 ans, dans ce pays, le Canada, qui malgré ce qu’on veut leur faire croire, est encore et toujours le leur.

Mirabel: Un aéroport… en quarantaine

Lors de son ouverture, et même avant, quand les politiciens ont « vendu » le projet à la population, l’aéroport de Mirabel devait devenir l’exemple à suivre par le monde entier, en ce qui concerne les terminaux aériens évolutifs.  Encore chanceux que le monde n’ait pas suivi cet exemple.  Le site est pratiquement à l’abandon, l’hôtel et l’aérogare sont vides, l’herbe pousse dans les fissures des stationnements, bref, c’est presque totalement désert.

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Depuis ce qui est désormais le boulevard Henri-Fabre, le complexe aéroportuaire, au loin.  À remarquer, la forme particulière des lampadaires, qui me font penser à ces espèces de cornets stupides, que l’on met à un animal qui sort du chez le vétérinaire, et qui l’empêche de se gratter.

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La tour de contrôle, où plus personne en travaille depuis plusieurs mois déjà; tout le trafic est contrôlé depuis l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, autrefois connu – et toujours identifié par les gens – comme l’aéroport de Dorval.

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Quand je dis que c’est désert, en fait, ça ne l’est pas tout à fait; les restes d’une bouteille de bière montrent qu’il y a eu présence humaine, dernièrement.

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L’herbe pousse allègrement dans les multiples stationnements, qui sont barricadés, en grande majorité.

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L’aérogare déserté, le long du boulevard Henri-Fabre, sur lequel il passe tout de même une voiture, de temps en temps.

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L’entrée, barricadée, d’un autre stationnement.

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Quand on regarde à l’intérieur du stationnement étagé, qui se trouve entre l’aérogare et le boulevard Henri-Fabre, on y voit des tuyaux qui tombent en ruines.

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Ici, c’est le bâtiment administratif de l’aéroport Montréal-Mirabel, dont les surfaces, entre les fenêtres, ont été décolorées par l’action du soleil, et dont les bureaux sont probablement tous, ou presque, désaffectés.  À noter, la présence d’un seul drapeau, malgré que l’on compte quatre mâts, devant l’édifice.

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La passerelle, ici au-dessus du boulevard Henri-Fabre, qui permet aux gens (malgré l’absence de ceux-ci) de relier l’aérogare, le stationnement étagé, l’hôtel et l’édifice administratif, le tout à l’abri des intempéries.

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Bienvenue à l’hôtel « Le Château de l’Aéroport Mirabel ».  Avec une affiche semblable, vous ne trouvez pas que ça fait un peu « république de bananes »?

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Pendant que je suis sous la passerelle, je vous montre, juste en-face de l’hôtel, l’entrée, elle aussi barricadée, du stationnement de l’aire des voitures de location.  Certaines des compagnies affichées là-dessus existent-elles encore?

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Voici la sortie du débarcadère de l’hôtel.  Un peu comme c’était le cas à l’entrée de celui-ci, certaines parties du plafond du débarcadère brillent par leur absence, tout comme des lettres de l’affichage; il ne reste plus que le « t », au mot « hôtel ».

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Un peu partout, le long du boulevard Henri-Fabre, et ailleurs, sur le site de l’aéroport, on voit des bouches d’aération, comme celles-ci.  C’est parce qu’il devait y avoir, en fait, un terminal ferroviaire sous le complexe, afin de relier rapidement celui-ci au centre-ville de Montréal, terminal qui n’a jamais été complété, entre autres parce que le financement de la ligne ferroviaire n’a jamais été bouclé.  Ces bouches servaient probablement à assurer une ventilation efficace de la gare.

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Voici l’ancêtre des panneaux à messages variables, que l’on trouve sur nos routes.  On peut voir des afficheurs comme celui-ci à quelques endroits, sur le site.

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Quand je regarde la devanture de l’hôtel, j’ai l’impression d’être dans un autre monde; comme dans un film de série B, ou pire encore, dans les Sentinelles de l’air (Thunderbirds), cette émission de marionnettes d’une époque révolue.

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Retour sur le stationnement étagé, pour constater que les coudes des tuyaux d’évacuation de l’eau de l’étage supérieur ont été débranchés, et rattachés à la conduite.  Probablement que ce démontage se voulait temporaire.

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Voici le panneau qui vous saute aux yeux quand vous quittez le stationnement de l’hôtel, l’un des seuls à ne pas être barricadé.  À l’origine, le panneau n’affichait aucun badge d’autoroute; ceux-ci ont probablement été ajoutés vers la fin des années 1980, lorsque le gouvernement fédéral a remis la route d’accès au gouvernement québécois, sauf celui dans le coin supérieur droit, qui est nettement plus récent que les deux autres, et qui fut possiblement ajouté suite aux travaux à l’échangeur A-15/A-50, il y a de cela quelques années seulement, ce qui explique que la partie en rouge soit beaucoup moins décolorée.  D’ailleurs, on n’a pas cru nécessaire de remplacer l’inscription « Hull – Ottawa » par « Ottawa – Gatineau », comme ce fut fait sur tout le reste de la supersignalisation routière du grand Montréal.

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Regardez bien ce panneau, car vous n’en verrez vraiment pas souvent, au Québec.  Ce type de panneau, qui encourageait les usagers de la route à ralentir, était courant, dans ma jeunesse, mais a littéralement disparu avec l’accession au pouvoir du premier gouvernement péquiste de René Lévesque, en 1976.  Celui-ci se trouve toujours là parce qu’il fut installé alors que le site était encore sous contrôle fédéral, tout comme la supersignalisation bilingue.

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Un peu à l’ouest de l’aéroport, le long de l’A-50, l’entrée du site de quarantaine de l’aéroport, qui semble abandonné depuis de nombreuses années.

À voir l’état des lieux, il est possible de croire que l’aéroport de Mirabel, à tout le moins sous la forme d’un aéroport international, ne rouvrira plus jamais ses portes, tellement tout le site de l’aérogare semble abandonné.  D’ailleurs, le tarmac est maquillé en piste de karting, l’une des pistes d’atterrissage est transformée en piste de courses, qui sert entre autres de circuit d’entraînement pour la conduite d’ambulances, alors que les usagers de l’autre piste d’atterrissage sont soit des pilotes de F-18 américains, qui se rendent à une base d’entretien, située sur le site, et qui atterrissent à l’aide d’un fil de fer, en travers de la piste, comme sur les porte-avions, soit des pilotes de chez Bell Helicopter, qui font parfois des manoeuvres à reculons, soit des pilotes de la firme Bombardier, qui essaient les CRJ-900, dont l’assemblage est fraîchement terminé, en simulant tous les problèmes imaginables, ou encore des techniciens de Pratt & Whitney, qui se rendent sur les pistes pour tester des moteurs, et tout ce beau monde doit composer avec les pilotes d’avions cargo, dont les bases sont toujours sur le site, et ceux qui font affaire chez Hélibellule, qui a construit une aérogare de 5 millions$, récemment.  Le tout sans contrôleurs aériens sur place, puisque tout est dirigé depuis Dorval, et le fait que l’usine d’assemblage d’avions de Bombardier Aéronautique fut érigée sur le site de l’une des cinq aérogare supplémentaire, prévues aux plans, au lieu d’être construite dans la zone industrielle.

Encore une fois, un grand projet québécois (mais au départ, canadien, cette fois-ci) qui n’aura finalement pas respecté le concept original.

Le monde et les temps changent…

Nous vivons dans une société (distincte?) bien paradoxale.  C’est vrai, quoi; autant d’un côté, on voudrait que tout demeure immuable (combien de femmes, et souvent d’hommes, aussi, refusent de vieillir), et en même temps, on veut des changements.  Il n’en reste pas moins que l’évolution (dans le bon sens?) fait son petit bonhomme de chemin, parfois même sans que l’on s’en rende vraiment compte.

Image © Vita Magazine

Image © Vita Magazine

Prenez par exemple la une du magazine Vita du mois de septembre.  Elle m’a sauté au visage, la semaine dernière, à l’épicerie.  On y voit une Renée-Claude Brazeau resplendissante, avec son petit air espiègle, et à sa droite, c’est écrit « Renée-Claude Brazeau, 44 ans, 4 enfants, 4 pères différents.  Vive la galère! »  Bon, je veux bien croire qu’elle veut d’abord et avant tout « ploguer » la deuxième saison de son téléroman, qui s’appelle justement, par le plus curieux des hasards, « La galère » (peut-être s’inspire-t-elle carrément de sa propre vie!), mais quand même.  Imaginez, il y a vingt ans (ça nous ramène en 1989, non, ce n’est pas assez; mettons plutôt 40 ans), une femme ayant des enfants de pères différents, et pas besoin que ce soit quatre.  À Montréal, ça pouvait passer plus ou moins inaperçu, mais mettons le scénario à la campagne, dans un village de moins de 2000 habitants.  La dame en question aurait été continuellement pointée du doigt, et reconnue par la population, avec dédain, comme une « Marie-couche-toi-là ».  Mais en 2009, vous pouvez faire la une d’un magazine, et c’est OK.

D’entrée de jeu, j’avoue ne pas avoir acheté le magazine, ni lu l’article en question.  Par contre, le fait de voir ce titre, sur la une d’un magazine, a allumé ma curiosité.  Ben oui, j’ai ça, moi aussi!  Je me suis donc mis à la recherche de la façon dont on calcule les pension alimentaires, pour les enfants.  Une très courte recherche sur le web m’a amené sur le site du gouvernement du Québec, où je suis tombé sur une table, qui ressemble en tous points à une table d’impôt du bon vieux temps, et qui indique, selon le revenu des parents, la pension alimentaire à laquelle l’enfant a droit (bien que ce soit toujours l’autre parent qui encaisse le chèque).  Alors je me suis mis à calculer, avec une question en tête, à savoir si c’est plus payant d’avoir des pères différents, pour ses enfants.  Prenons le cas de Renée-Claude Brazeau, par exemple; à moins d’un autre détail d’évolution dont je n’ai pas encore personnellement atteint le niveau, si elle a 4 enfants de 4 pères différents, on peut en conclure qu’il y en a donc au moins trois qui ne sont plus dans le décor, et qu’elle pourrait, en principe, recevoir trois pensions alimentaires distinctes.  Il s’agit bien sûr de théorie; je ne connais pas la vie de madame Brazeau, et je ne peux ainsi rien conclure sur sa situation personnelle.

Mais mettons la situation au pire; une femme a 4 enfants, de 4 pères différents, et comme elle a foutu, pour des raisons qui ne sont pas de nos oignons, les 4 bonshommes à la porte, elle reçoit 4 pensions alimentaires.  Je vous pose la question suivante: Selon la table de 2009 du gouvernement du Québec, est-il plus payant, pour la mère, de recevoir 4 chèques de pension, pour un enfant chacun, ou de recevoir un seul chèque, dans le cas où les quatre enfants seraient du même père?  Bien sûr, la question laisse place à une bonne dose d’interprétation.  Après tout, la table est faite en fonction du « revenu disponible des parents ».  S’agit-il des deux parents combinés, du revenu du parent payeur, bref, il y a là matière à avocasseries.  Mais pour les fins de notre exemple, imaginons qu’il s’agisse du revenu du père, et qu’il verse une pension à la mère.  Mettons chacun des pères à 50,000$ par année, afin de faciliter le calcul.  Dans le cas des pères différents, les quatre pères auraient à verser une pension annuelle de 6890$, pour leur enfant respectif, ce qui apporterait à la mère une allocation annuelle de 27,560$, qui devra servir pour les enfants, bien sûr.  Si les quatre enfants n’ont qu’un seul et unique père, la dame n’aura droit qu’à 15,260$, ce qui lui causera un manque à gagner de 12,300$.  Imaginons des pères à 100,000$ par année, maintenant.  Avec quatre pères différents, la dame recevrait quatre pensions annuelles de 10,410$, pour un total de 41,640$, alors qu’elle ne touchera que 23,210$ si toute sa progéniture était l’oeuvre d’un seul homme, ce qui la priverait, du coup, de la modique somme de 18,430$.

Évidemment, les différences financières, entre les deux situations, sont énormes; c’est presque du simple au double.  Il ne faut pas négliger, par contre, que les pères différents se mettent à plusieurs pour payer.  Vous imaginez, maintenant, un revenu annuel de plus de 40,000$ pour rester à la maison avec 4 enfants?  À ce prix-là, je lâcherais ma job!  Je présume qu’il y a sûrement une part d’impôt à verser, sur de telles sommes, mais quand même, c’est 40,000$ par année.  À ce prix-là, mesdames, oubliez l’aide sociale, surtout que lorsque l’on est sur le BS, peu importe la pension exigée du père, la mère ne reçoit que 100$ par mois, soit le revenu excédentaire maximum qui peut s’ajouter à l’aide sociale.  Et le reste, que devient-il?  Il est probablement déposé dans le compte – en fidéicommis – d’une agence gouvernementale, que le ministre des finances pourra purger, afin de « balancer » son budget, comme il a purgé celui de la SAAQ, puis de la CSST, auparavant.

Mais maintenant que ces données sont connues de tout le monde, observera-t-on une nouvelle tendance?  C’est presque une voie d’avenir pour les femmes qui « trippent bébés »!  Moins pour les gars, j’avoue.  Et après, on se demandera pourquoi les québécois ne veulent plus draguer.

MISE À JOUR – 8 septembre 2009

Vous ne devinerez jamais!  J’ai reçu un message privé de nulle autre que Renée-Claude Brazeau, en personne.  Je ne vous dirai pas tout, mais elle m’a précisé que pour sa part, la tendance a été plutôt à l’inverse; elle n’a demandé de pension à personne!  Elle s’est démerdée toute seule, avec les couches, le travail, et tout.  Alors question de « galère », elle en connaît tout un rayon, il n’y a pas l’ombre d’un doute!  Elle a fait face à sa situation avec courage, a pris les mesures qu’il faut, et en récolte les fruits, aujourd’hui.  Et c’est tout à son honneur.

A-5, été 2009: (2) La jonction avec la QC-105

Dans cette série:  (1) La chaussée nord(2) La jonction avec la QC-105(3) La chaussée sud

La première phase du prolongement de l’A-5, au nord de Gatineau, ne mesure que 2,5 kilomètres, donc n’est pas très longue.  Elle permettra de contourner une section de la route 105 faite de courbes à l’aveugle, ainsi que l’intersection avec le chemin Pine, qui est à un angle presque impossible.  La circulation deviendra donc beaucoup plus sécuritaire, dans le secteur, puisque tout le trafic de transit prendra l’A-5.

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Les lampadaires annoncent la fin de la chaussée nord, et la jonction avec la QC-105, laquelle sera contrôlée par un système de feux de circulation,…

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…que l’on voit bien ici.  Je me tiens sur ce qui sera le début de la chaussée sud, pour prendre cette photo.

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Voici la chaussée nord.  Ceux qui y arriveront serreront à droite, pour aller rejoindre la route 105.  À voir le dessus du rouleau compresseur, c’est à croire qu’il n’a rien compacté depuis des semaines.

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Ici, on voit ce qui deviendra la bretelle que ceux qui roulent vers le sud emprunteront, pour prendre l’A-5.  Ils tourneront à droite,…

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…puis ensuite à gauche, afin de s’aligner sur la chaussée sud, en direction de Gatineau.

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Voici, plus ou moins, à quoi devrait ressembler, globalement, la jonction A-5/QC-105, à la fin de la première phase du prolongement de l’autoroute 5.  Je l’ai dessiné à partir d’une image de Google Earth, sur laquelle j’ai ajouté, en rouge, les deux chaussées de l’A-5.

La troisième, et dernière partie de cette visite, sera en ligne bientôt.  Promis!