Mirabel: Un aéroport… en quarantaine

Lors de son ouverture, et même avant, quand les politiciens ont « vendu » le projet à la population, l’aéroport de Mirabel devait devenir l’exemple à suivre par le monde entier, en ce qui concerne les terminaux aériens évolutifs.  Encore chanceux que le monde n’ait pas suivi cet exemple.  Le site est pratiquement à l’abandon, l’hôtel et l’aérogare sont vides, l’herbe pousse dans les fissures des stationnements, bref, c’est presque totalement désert.

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Depuis ce qui est désormais le boulevard Henri-Fabre, le complexe aéroportuaire, au loin.  À remarquer, la forme particulière des lampadaires, qui me font penser à ces espèces de cornets stupides, que l’on met à un animal qui sort du chez le vétérinaire, et qui l’empêche de se gratter.

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La tour de contrôle, où plus personne en travaille depuis plusieurs mois déjà; tout le trafic est contrôlé depuis l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, autrefois connu – et toujours identifié par les gens – comme l’aéroport de Dorval.

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Quand je dis que c’est désert, en fait, ça ne l’est pas tout à fait; les restes d’une bouteille de bière montrent qu’il y a eu présence humaine, dernièrement.

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L’herbe pousse allègrement dans les multiples stationnements, qui sont barricadés, en grande majorité.

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L’aérogare déserté, le long du boulevard Henri-Fabre, sur lequel il passe tout de même une voiture, de temps en temps.

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L’entrée, barricadée, d’un autre stationnement.

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Quand on regarde à l’intérieur du stationnement étagé, qui se trouve entre l’aérogare et le boulevard Henri-Fabre, on y voit des tuyaux qui tombent en ruines.

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Ici, c’est le bâtiment administratif de l’aéroport Montréal-Mirabel, dont les surfaces, entre les fenêtres, ont été décolorées par l’action du soleil, et dont les bureaux sont probablement tous, ou presque, désaffectés.  À noter, la présence d’un seul drapeau, malgré que l’on compte quatre mâts, devant l’édifice.

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La passerelle, ici au-dessus du boulevard Henri-Fabre, qui permet aux gens (malgré l’absence de ceux-ci) de relier l’aérogare, le stationnement étagé, l’hôtel et l’édifice administratif, le tout à l’abri des intempéries.

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Bienvenue à l’hôtel « Le Château de l’Aéroport Mirabel ».  Avec une affiche semblable, vous ne trouvez pas que ça fait un peu « république de bananes »?

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Pendant que je suis sous la passerelle, je vous montre, juste en-face de l’hôtel, l’entrée, elle aussi barricadée, du stationnement de l’aire des voitures de location.  Certaines des compagnies affichées là-dessus existent-elles encore?

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Voici la sortie du débarcadère de l’hôtel.  Un peu comme c’était le cas à l’entrée de celui-ci, certaines parties du plafond du débarcadère brillent par leur absence, tout comme des lettres de l’affichage; il ne reste plus que le « t », au mot « hôtel ».

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Un peu partout, le long du boulevard Henri-Fabre, et ailleurs, sur le site de l’aéroport, on voit des bouches d’aération, comme celles-ci.  C’est parce qu’il devait y avoir, en fait, un terminal ferroviaire sous le complexe, afin de relier rapidement celui-ci au centre-ville de Montréal, terminal qui n’a jamais été complété, entre autres parce que le financement de la ligne ferroviaire n’a jamais été bouclé.  Ces bouches servaient probablement à assurer une ventilation efficace de la gare.

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Voici l’ancêtre des panneaux à messages variables, que l’on trouve sur nos routes.  On peut voir des afficheurs comme celui-ci à quelques endroits, sur le site.

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Quand je regarde la devanture de l’hôtel, j’ai l’impression d’être dans un autre monde; comme dans un film de série B, ou pire encore, dans les Sentinelles de l’air (Thunderbirds), cette émission de marionnettes d’une époque révolue.

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Retour sur le stationnement étagé, pour constater que les coudes des tuyaux d’évacuation de l’eau de l’étage supérieur ont été débranchés, et rattachés à la conduite.  Probablement que ce démontage se voulait temporaire.

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Voici le panneau qui vous saute aux yeux quand vous quittez le stationnement de l’hôtel, l’un des seuls à ne pas être barricadé.  À l’origine, le panneau n’affichait aucun badge d’autoroute; ceux-ci ont probablement été ajoutés vers la fin des années 1980, lorsque le gouvernement fédéral a remis la route d’accès au gouvernement québécois, sauf celui dans le coin supérieur droit, qui est nettement plus récent que les deux autres, et qui fut possiblement ajouté suite aux travaux à l’échangeur A-15/A-50, il y a de cela quelques années seulement, ce qui explique que la partie en rouge soit beaucoup moins décolorée.  D’ailleurs, on n’a pas cru nécessaire de remplacer l’inscription « Hull – Ottawa » par « Ottawa – Gatineau », comme ce fut fait sur tout le reste de la supersignalisation routière du grand Montréal.

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Regardez bien ce panneau, car vous n’en verrez vraiment pas souvent, au Québec.  Ce type de panneau, qui encourageait les usagers de la route à ralentir, était courant, dans ma jeunesse, mais a littéralement disparu avec l’accession au pouvoir du premier gouvernement péquiste de René Lévesque, en 1976.  Celui-ci se trouve toujours là parce qu’il fut installé alors que le site était encore sous contrôle fédéral, tout comme la supersignalisation bilingue.

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Un peu à l’ouest de l’aéroport, le long de l’A-50, l’entrée du site de quarantaine de l’aéroport, qui semble abandonné depuis de nombreuses années.

À voir l’état des lieux, il est possible de croire que l’aéroport de Mirabel, à tout le moins sous la forme d’un aéroport international, ne rouvrira plus jamais ses portes, tellement tout le site de l’aérogare semble abandonné.  D’ailleurs, le tarmac est maquillé en piste de karting, l’une des pistes d’atterrissage est transformée en piste de courses, qui sert entre autres de circuit d’entraînement pour la conduite d’ambulances, alors que les usagers de l’autre piste d’atterrissage sont soit des pilotes de F-18 américains, qui se rendent à une base d’entretien, située sur le site, et qui atterrissent à l’aide d’un fil de fer, en travers de la piste, comme sur les porte-avions, soit des pilotes de chez Bell Helicopter, qui font parfois des manoeuvres à reculons, soit des pilotes de la firme Bombardier, qui essaient les CRJ-900, dont l’assemblage est fraîchement terminé, en simulant tous les problèmes imaginables, ou encore des techniciens de Pratt & Whitney, qui se rendent sur les pistes pour tester des moteurs, et tout ce beau monde doit composer avec les pilotes d’avions cargo, dont les bases sont toujours sur le site, et ceux qui font affaire chez Hélibellule, qui a construit une aérogare de 5 millions$, récemment.  Le tout sans contrôleurs aériens sur place, puisque tout est dirigé depuis Dorval, et le fait que l’usine d’assemblage d’avions de Bombardier Aéronautique fut érigée sur le site de l’une des cinq aérogare supplémentaire, prévues aux plans, au lieu d’être construite dans la zone industrielle.

Encore une fois, un grand projet québécois (mais au départ, canadien, cette fois-ci) qui n’aura finalement pas respecté le concept original.

Circulation: Les bouchons coûtent cher. Très cher!

Le site web LCN, qui cite La Presse (faut le faire!) de lundi, rapporte que la congestion routière coûte très cher aux usagers de la route, dans le grand Montréal.  C’est que le MTQ a dévoilé une étude, jeudi dernier, qui révèle que la congestion récurrente des autoroutes, des ponts et des grandes artères, de la région montréalaise, coûte plus de 1,4 milliards$ par année aux usagers de la route, et aux entreprises.  Cela représente rien de moins qu’une hausse de 50 % en seulement cinq ans.  Les données qui ont mené aux résultats de cette étude ont été recueillies en 2003, auprès de 70,000 ménages de la grande région métropolitaine, dans le cadre d’une « Enquête origine-destination », que le MTQ réalise à tous les cinq ans.

Est-ce que cela vous étonne?  Moi, pas du tout!

Nous vivons dans une société qui a retardé le développement (l’entretien aussi, mais ça, c’est une autre histoire) de son réseau routier supérieur, et qui se retrouve maintenant avec un retard de vingt-cinq à trente ans à combler.  Le fait de rouler sur des voies rapides, qui n’ont plus de rapides que le nom, dont le bouclage n’a jamais été complété, et qui sont désormais surchargées, font évidemment que tout ce qui doit être fait est finalement fait en retard.  Le résultat est que l’on passe de plus en plus de temps sur les routes, et de moins en moins dans nos autres activités quotidiennes.  À la longue, les entreprises en viendront à déserter le grand Montréal, parce qu’il est impossible d’y circuler normalement.  Déjà, la section de la Métropolitaine que l’on décrit communément comme celle « entre les deux 15 » est congestionnée de 6h00 le matin à 20h30, et ce presque sans arrêt.  C’est un tel constat qui a conduit la ville de Boston, dans les années 1980, à aller de l’avant avec le « Big Dig », un projet qui a permis de faire passer la Central Artery (I-93), l’équivalent de notre Métropolitaine, dans un énorme tunnel, le tout conjugué avec le développement de nouvelles artères.  Je me souviens que le maire de Montréal, à l’époque, Jean Doré, se voyait déjà faire disparaître la Métropolitaine dans un tunnel, mais le MTQ n’a pas pris le bateau, et le maire Doré est resté sur son appétit.  Et nous tous, avec notre problème.

D’un autre côté, on a tout ce qui se croit « ami de l’environnement », les urbanistes, réels et improvisés, et tous les empêcheurs de tourner en rond qui viennent prétendre que les voies rapides, telles que nous les connaissons, sont désormais pratiquement inutiles, qu’il faut tout refaire aux « dimensions humaines », bref, qu’il faudrait tout raser, et envoyer la circulation ailleurs, pour ne conserver que le transport en commun.  Autrement dit, ils voudraient l’air pur de la campagne, mais la proximité de la grande ville.  Ils ont le droit de rêver en couleurs, remarquez bien.  Mais le jour où ils paieront leurs légumes plus cher, ou encore qu’ils devront faire une heure de bus, pour s’approvisionner, parce que les camions n’auront plus le droit de passer, pour aller desservir leurs petites épiceries fines, ils seront les premiers à se plaindre.

La principale question demeure; à partir de maintenant, que faire?  Si l’on ne bouge pas, tout risque de nous tomber sur la tête, et si l’on bouge, les protestations seront incontrôlables.  En attendant, tout le monde paie déjà le gros prix; 1,4 milliards$, ce n’est pas rien!

Virginie Roy parle de « chars »; comment puis-je résister?

Depuis que j’ai mis fin à mon abonnement au Journal de Montréal, j’ai repris plaisir à lire les textes de Virginie Roy, sur le site web Canoë.  Mais cette fois, elle est vraiment tombée dans mon « size »!  En commentant la perte du Grand Prix de F1 de l’île Notre-Dame, la jolie chroniqueuse a mis le doigt directement sur l’un de mes plus vilains points faibles, et j’ai nommé « les chars »!

D’abord, elle commence par un « Bon débarras » bien senti.  Personnellement, la disparition de l’événement me laisse indifférent, parce que si j’ai effectivement un intérêt très marqué pour « les chars », ma plus forte attraction ne va pas vraiment du côté du cirque de Bernie Ecclestone.  Je suis beaucoup plus attiré par l’autre cirque, celui de NASCAR, plus proche des gens ordinaires, et plus abordable, question billets.

Elle met aussi le côté glamour en évidence, en disant qu’une serveuse du restaurant Cavalli pouvait se faire au-delà de 600$ de pourboires en une seule soirée.  Or, si l’on enlève le week-end de la F1, ainsi que celui de NASCAR, les autres fins de semaines estivales rapportent combien, à la serveuse de chez Cavalli, alors que le circuit Gilles-Villeneuve est fréquenté par… les cyclistes?  Serait-ce à dire que les écolos sont plus « cheap » sur les pourboires?  Bon, d’accord, je ne le dirai pas; je risque de me faire aussitôt accuser d’être de mauvaise foi.

Je veux bien croire que le déplacement du cirque comme tel pollue davantage que les voitures elles-mêmes lors du week-end d’épreuves, mais il faudra que madame Roy se rende bien compte que 700,000 kilos de matériel, ce n’est qu’un grain de sable dans le désert.  Tout voyage, à travers le monde, des clémentines du Maroc aux kiwis de la Nouvelle-Zélande, en passant par les vins européens et toutes les babioles « Made in China ».  Quant aux déplacements des milliers d’amateurs, j’ose espérer que vous vous déplacez, vous aussi, madame Roy, pour assister – ou pour participer directement – à des événements qui vous passionnent, car sinon, vous risquez de trouver la vie bien monotone.

Quant à la consommation, qu’elle soit reliée au GPF1, ou à tout autre événement, c’est elle qui fait vivre les commerçants.  Alors que propose madame Roy, à ce sujet; d’interdire les kiosques, lors de tous les événements à survenir en ville?  Il y a un principe bien simple, en ce qui concerne la consommation, et c’est celui-ci; contrairement aux impôts et taxes, la consommation est volontaire, et les gens achètent ce qu’ils veulent bien acheter.  Personne ne les oblige.  Le jour où personne n’achètera les babioles qu’il mettra en vente, le commerçant fermera boutique.  Autre point; ma conscience ne peut avoir d’effets que sur ma personne; si je m’introspecte dans les habitudes des autres, je viole leurs droits et libertés.  Et ça, ce n’est pas bien, quelle que soit la cause pour laquelle je le fais, et aussi noble soit-elle.  D’ailleurs, les commerçants qui tirent profit du passage du cirque de la F1 n’ont pas fait un sou avec moi, et ce depuis que l’événement est présenté à Montréal!  M’ont-ils menacés de poursuite?  Jamais!  Ils avaient une clientèle, ils en ont profité, et maintenant, ils sont tristes, parce que le GPF1 n’aura plus lieu.  Il vont, tout naturellement, changer leurs habitudes, et profiter des autres événements, nombreux, que la ville leur offrira.  Évidemment, ils se plaindront aux gouvernements, mais ça, c’est une autre histoire.

Pollution sonore, maintenant.  Oui, cela les fait avancer plus vite, madame Roy.  Pour être plus « puissant », on doit devoir respirer librement; force est d’admettre que l’on est moins « performant » lorsque l’on est grippé, et que l’on respire difficilement.  C’est la même chose pour un moteur; l’admission d’air, ainsi que l’échappement, doivent offrir le moins de résistance possible.  C’est pourquoi les voitures de course, en général, n’ont pas de silencieux, et sont dotées des tubulures d’admission d’air de grandes dimensions.  La chose est impossible sur les voitures destinées au public, car dans ce cas, personne ne pourrait dormir.  Quant à la « douce musique » des mécaniques, qui vous réveillait, force est de constater qu’après tout, Brossard n’est pas bien loin de l’île Notre-Dame.  Et comme les différentes épreuves du Grand Prix (réchauffements, essais libres, qualifications, etc.) ne commencent rarement avant 8h30 ou 9h00, le matin, c’est que vous dormiez tard, ma chère!  Mais bon, c’est votre droit!  D’ailleurs, ne vous en faites pas, j’ai été jeune, moi aussi!  (Qui a dit « Ça doit faire longtemps »?  Vous, monsieur?  Alors sortez!)  Que feriez-vous, madame Roy, si vous viviez à Trois-Rivières?  Dans cette ville, en août, un week-end de course est organisé directement dans les rues de la ville!  Et mis à part pour quelques exceptions, aucun trifluvien ne voudrait qu’on lui enlève « son » Grand Prix!

Si ma mémoire est bonne, je crois que c’est Jacques Duval, chroniqueur automobile bien connu, et qui fut lui-même coureur dans le passé, qui dernièrement, a appuyé la tenue d’un événement d’endurance pour voitures hybrides, genre « les six heures de Montréal ».  Je dis tout simplement « Pourquoi pas? »  Un tel événement pourrait servir de banc d’essai pour de nouvelles technologies, tout comme l’est la F1, malgré tout ce qu’on peut croire.  Il s’agirait, par contre, de technologies de réduction d’émissions polluantes.  L’événement risque toutefois d’être beaucoup moins glamour qu’un vrai Grand Prix.

Tout cela pour dire que si les politiciens ne s’attardent qu’à ce qu’on voit, mais négligent ce qu’on ne voit pas, Virginie Roy veut s’attarder à ce qu’on ne voit pas, mais néglige ce qu’on voit.  Le Grand Prix du Canada était un événement haut en couleurs, qui attirait des milliers de visiteurs dans notre région, et ce au grand plaisir – lire « au grand profit » – de l’industrie touristique locale.  Et malgré ce qu’elle peut en dire, il y a de très nombreux amateurs qui, tout en faisant des efforts non-négligeables pour être verts tout au long de l’année, étaient prêts à sacrifier un week-end « propre » à des voitures polluantes, et ce pour leur plus grand plaisir.

Car il y a un truc, qu’il faut retenir; tout ce que fait l’homme – je parle ici du genre humain – dérange l’environnement, même une ballade à vélo.  Il n’y aura jamais de « pollution zéro ».  Et la planète, qui a survécu aux dinosaures, aux périodes glaciaires et aux réchauffements passés, survivra aussi au cirque de Bernie Ecclestone.  Alors pourquoi ne pas en profiter pour se faire plaisir, à l’occasion?  Et puisque l’on sait que toute l’activité humaine représente moins de 10% du CO2 produit, sur la planète, le jour où il ne restera plus que la pollution d’un Grand Prix, à gérer, ce ne sera qu’un très léger détail.

Les coupes aux arts: Une pelletée de sable dans le désert!

C’est drôle, que l’on entende les artistes (il paraît que Claude Poirier les a déjà surnommé « les tartisses ») déchirer leur chemise dans les médias, et ailleurs, au sujet des coupes budgétaires, récemment effectuées par le gouvernement Harper, et plus particulièrement par la ministre responsable, Josée Verner.  Mais j’en ai appris une bonne, aujourd’hui.

J’ai appris cette chose en lisant cet article, tiré de la publication web « Le Québécois Libre », cet après-midi, en arrivant du boulot.  Et cette chose, les artistes se garderont bien de vous en parler, mais moi, je vais vous le donner en mille.  Et la chose en question, c’est ceci.

Les coupes budgétaires, dont se plaint toute la colonie artistique, et à cause desquelles Gilles Vigneault a traité Stephen Harper de dictateur, en plus d’insulter toute la population québécoise qui a osé voter pour les conservateurs, en 2006, se situent entre 45 et 50 millions de dollars.  Comparé à rien du tout, c’est énorme, mais quand on compare cette somme au budget global que le gouvernement fédéral consacre aux arts et à la culture, ce n’est qu’une pelletée de sable dans le désert!  Tenez-vous bien, le budget global, annuel, accordé aux arts et à la culture, par le gouvernement du Canada, est de… 3,2 milliards de dollars!  De plus, les programmes coupés le furent parce qu’ils coûtaient trop cher en frais d’administration, comparativement à ce qu’ils versaient aux artistes.

À la lumière de ces informations, qui sont ceux qui ont le plus manipulé la vérité, d’après vous?  Les membres du gouvernement conservateur, ou les « tartisses »?

En deux mots, moi aussi, je suis bien content que ces « bienheureux » aient été coupés.  Qu’ils arrêtent de brailler sur leur pauvre sort, et qu’ils trouvent du financement ailleurs qu’auprès de nos gouvernements, afin de continuer à se payer des bagnoles de luxe, et des condos dans le sud.  Bref, pendant que vous attendez pour la chirurgie que vous devez subir depuis des années, dites-vouz que les « pauvres » artistes recueillent 3,2 milliards$ en subventions, annuellement, et ce du gouvernement fédéral seulement.  C’est à part les budgets provinciaux.  Pensez-y, la prochaine fois!

A-55: Celle qui fut autrefois l’A-51

Je vous ai montré, il y a de cela plusieurs mois, des photos de l’A-55, entre l’entrée nord du pont Laviolette, à Trois-Rivières, et l’A-20, à Sainte-Eulalie. Nous savons tous que l’A-55 est en multiplex avec l’A-20 sur environ 37 kilomètres, soit de ce point jusqu’à la hauteur de la ville de Drummondville. C’est à l’ouest de cette ville que reprend l’A-55, vers le sud-est, en direction de la ville de Sherbrooke.

Dans un passé lointain, c’est à dire environ une trentaine d’années, une partie de ce tronçon de l’A-55 s’est déjà nommé A-51. La désertion de tous les chantiers autoroutiers, au profit du transport en commun, entreprise par le gouvernement péquiste de René Lévesque, a donc signé un arrêt de mort à l’A-51, ainsi qu’au tracé original que devait suivre l’A-55. Une partie de celui-ci, de l’A-20 jusqu’au village de Saint-Albert-de-Warwick, fut d’ailleurs recyclé en A-955. Mais aujourd’hui, je vais m’attarder sur le tronçon qui relie Drummondville à Sherbrooke.

Quand on roule sur l’A-20, en direction ouest, on arrive à ce point, juste à la sortie vers l’A-55 sud.

Les trois photos suivantes furent prises en mouvement, et les images peuvent sembler déformées. C’est normal.

L’échangeur A-20/A-55 sud n’est pas complet; à preuve, le viaduc, qui passe au-dessus de l’A-20, n’a qu’une seule voie par direction, ce qui est plutôt rare, pour un échangeur autoroutier.

Je me dirige lentement vers la « séparation » des chaussées. On sait que l’autoroute fut construite en super-2, entre 1971 et 1980 pour l’ensemble de la première chaussée, puis elle fut doublée au fur et à mesure des budgets, et des pressions politiques.

Si l’on regarde dans l’autre sens, on voit bien que les haut-mâts, pour l’éclairage, qui sont normalement au centre, entre les deux chaussées, sont à droite de la chaussée. C’est pas vraiment normal, pour une autoroute.

Ici, nous sommes en plein vis-à-vis de la chaussée nord, qui vient s’aligner le long du muret, pour l’échangeur.

Regardant à nouveau en direction nord (je suis en train de vous étourdir, avouez!), on voit bien le passage de l’autre chaussée, là où les arbres sont abattus.

Le kilomètre 126, en direction nord, là où va bientôt commencer ce que j’appelle « l’entonnoir », c’est à dire l’endroit où l’on perd une voie, passant de deux à une seule.

Cette photo montre une vue sur presque deux kilomètres. Prise du viaduc de la rue Saint-Pierre (sortie 125), c’est la finale de l’autoroute, en direction nord.

Comme le disait Edward Rémy, à l’époque où il faisait les actualités artistiques, à Télé-Métropole (ça ne me rajeunit pas!), « c’est officiel, c’est confirmé », l’A-55, à cet endroit, s’appelle « Autoroute Joseph-Armand-Bombardier ». Photo prise en direction sud, dans la courbe vers la sortie 122 (boulevard Jean-de-Brébeuf).

La chaussée sud de l’ancienne A-51 fut la première des deux à être ouverte; elle fut donc celle où la circulation se faisait à contresens. À preuve, cette petite tache jaune, sous la ligne blanche actuelle.

Voici un autre vestige de l’ancienne A-51, devenue A-55, quelque part dans les années 1970. À l’époque de la super-2, on avait construit les viaducs, mais on n’avait fait que des mini-bretelles, afin d’accéder à l’autoroute, ou d’en sortir. On voit ici une ligne restante de la mini-bretelle qui menait à la route Ployart (sortie 103). De nos jours, cette route, comme toutes les autres routes desservies, d’ailleurs, l’est par un échangeur plus moderne, et plus sécuritaire.

Depuis le kilomètre 97, on voit la sortie de la halte routière qui mène au moulin à laine d’Ulverton. Comme on peut le voir, cette sortie ne comporte aucune indication. Pourtant, en direction nord, la sortie 98 est bien indiquée; elle mène à la route Mooney, qui va vers le village d’Ulverton.

À l’époque de la super-2, quand on roulait vers le nord, on pouvait accéder à la halte routière du moulin à laine d’Ulverton par une intersection à niveau. Maintenant que l’on peut sortir au chemin Mooney, l’intersection a été démantelée, et le petit bout de chemin menant à la halte fût fermé.

Dernière sortie avant d’atteindre les limites territoriales de la nouvelle ville de Sherbrooke, la sortie 71 mène vers la jolie ville de Windsor, ville avec laquelle a fusionné la municipalité de Saint-Grégoire-de-Greenlay, dont le nom fut enlevé du panneau.

Malgré ce que certains prétendent, je persiste à croire que le point de raccordement prévu de l’A-55 et de l’ancienne A-51 se trouve à Windsor, et non pas à Richmond. Ce qui me permet de croire à cette théorie est l’emplacement, et l’orientation, du boulevard du Conseil, à Asbestos. Vous allez me demander « c’est quoi, le rapport? » Et je vais vous l’expliquer.

D’abord, le boulevard du Conseil date de 1977, soit plus ou moins un an après la prise du pouvoir par le gouvernement péquiste. Ce boulevard est composé de deux chaussées distinctes, et constitue une voie de contournement de la ville. De plus, il ne comporte aucun point d’accès, mis à part les intersections des rues qui le croisent. Il est donc possible de croire que ce soit une partie de l’A-55 originale, mais comme le nouveau gouvernement a fait cesser les travaux de l’autoroute, la ville a probablement dû demander au MTQ de lui remettre l’emprise, afin d’en faire un boulevard. Il faudra enquêter afin d’avoir le fin mot de l’histoire.

Ensuite, si vous regardez une carte montrant le relief de la région située entre Asbestos, Richmond, et Windsor, comme celle disponible sur Google Maps, par exemple, vous vous rendrez compte que le relief entre Asbestos et Windsor est beaucoup moins accentué que celui entre Asbestos et Richmond. De plus, le passage par Windsor représente une ligne plus directe pour relier Asbestos et Sherbrooke. Mais tout cela demeure également de la théorie, parce que le gouvernement actuel n’a aucun projet, dans ses cartons, pour remettre en circuit le tracé original de l’A-55.

Bon, voyons voir ce qui me reste de photos. J’ai en réserve celles des divers chantiers de l’A-15, dans la région des basses Laurentides, ainsi que, tenez-vous bien, les premières images de la blogue-mobile!

C’est donc à suivre…