SÉAO: Quelques nouveautés

Comme je le fais à l’occasion, je me rends sur le site web du Système électronique d’appels d’offres (SÉAO), site qui présente tout plein d’appels d’offres, dont ceux du Ministère des transports du Québec (MTQ).  Parmi la multitude d’appels d’offres pour des travaux à caractère local, comme des ponts municipaux, deux demandes de soumissions plus importantes ont retenu mon attention.

thmb-auto-030 D’abord, sur l’autoroute 30, à la hauteur de Contrecoeur et de Saint-Roch-de-Richelieu, on va procéder à une réfection complète de la surface de roulement, qui est composée de dalles de béton.  On sait que dans les années 1970 et 1980, plusieurs routes, mais surtout des autoroutes, en région, furent construites de dalles de béton, et les résultats, a savoir le confort de roulement, fut souvent désastreux, à long, mais aussi à moyen et à court terme, contrairement aux chaussées de béton actuellement construites, dans les grands centres urbains, qui sont beaucoup plus résistantes.  Dans le cas qui nous concerne, l’entrepreneur devra réparer les dalles de béton, et recouvrir le tout d’une couche d’enrobé bitumineux.  Oui, oui, de l’asphalte.  Un truc qui m’a étonné, c’est que dans l’appel d’offres, on parle de « pose d’enrobés (au pluriel) bitumineux avec un véhicule de transfert ».  Je présume qu’il s’agit d’un genre de camion comme celui que l’on voit sur cette photo.  S’il est vrai que cette méthode permet de gagner du temps, je ne suis pas convaincu que le pavage soit de meilleure qualité pour autant.  Mais bon, laissons la chance à l’entrepreneur qui décrochera ce contrat.

thmb-auto-040Quant à l’autre appel d’offres qui a attiré mon attention, il s’agit de la réfection de l’autoroute 40, en direction ouest, entre le pont Charles-de Gaulle, et le boulevard Henri-Bourassa, à la pointe nord-est de l’île de Montréal.  Cette section de l’A-40 fut la première à être refaite, à la fin des années 1990, et fut refaite en asphalte, alors que la même section, en direction est, fut refaite l’année suivante, mais en béton.  La section visée par cet appel d’offres est franchement due pour une réfection, des ornières s’étant creusées sur les voies de circulation, et en particulier dans la voie du centre.  Par contre, il n’y avait que le devis, sur la liste de consultation, et une erreur de lien amenait vers la page de commande des abonnements, ce qui fait que je ne peux pas vous dire, ici et maintenant, s’il s’agira d’une réfection en asphalte, ou en béton.  Pour ma part, je préfère grandement les chaussées de béton, qui résistent beaucoup plus à l’orniérage que les chaussées d’asphalte, et ce même si la surface de roulement est plus bruyante, compte tenu du type de pneus qui équipent le véhicule que l’on conduit.

Alors voilà, c’est tout pour l’instant.  Je vous tiendrai au courant d’éventuels nouveaux développements, au fur et à mesure de mes visites sur le site web du SÉAO.

SÉAO: Les appels d’offres du MTQ commencent à pleuvoir!

Le Système électronique d’appels d’offres (SÉAO) publie, entre autres, les appels d’offres du Ministère des transports du Québec (MTQ).  Et comme le printemps annonce le début des travaux routiers en grand nombre, ainsi que le réveil des grands chantiers, qui roulaient au ralenti, ou sinon dormaient carrément sous la neige, il est normal que les appels d’offres du MTQ se fassent plus nombreux, sur le site web du SÉAO.  Voici les plus importants, que j’ai glané lors de mes dernières visites, sur le site.  Je vais les nommer par ordre de numéros de routes, en commençant par les autoroutes.

thmb-auto-010Sur l’A-10, en plus de nombreux contrats de planage et d’asphaltage, puisque cette autoroute a des airs du Liban, on remarque les contrats pour la rénovation des ponts d’étagement qui surplombent les voies ferrées, juste au nord de l’échangeur de l’A-30.  Si je ne peux qu’être en accord avec le fait d’élargir à trois voies le viaduc en direction est, à cause entre autres du récent repositionnement de la sortie vers la voie de service, qui fut devancée pour donner l’accès au boulevard Leduc, et au Quartier Dix30, je me demande la raison pour laquelle il fut décidé de refaire le viaduc en direction ouest à seulement deux voies.  C’est une décision tout à fait stupide, puisque tôt ou tard, il faudra élargir toute l’A-10 à trois voies par direction, jusqu’à l’A-30, dans un premier temps, puis jusqu’à l’A-35.  Une autre décision à courte vue, qui explique bien pourquoi j’ai nommé ce thème « Les merdes du MTQ », dans mon blogue.  Autre projet pour l’A-10, lui aussi à la hauteur de Brossard; après la démolition du viaduc qui faisait le lien entre le chemin des Prairies et la montée Gobeil, cet hiver, ce sera au tour de celui du boulevard Milan, dont la capacité portante a été limitée, depuis l’automne dernier, à 5 tonnes seulement, de passer sous le pic des démolisseurs.  Des gabarits, limitant la hauteur des véhicules à 2,9 mètres, ainsi que d’autres limitateurs d’accès, furent d’ailleurs installés aux abords du viaduc Milan, de façon à contraindre les véhicules plus lourds de faire un détour via l’avenue Malo, et le boulevard Lapinière.  La reconstruction de ce viaduc sera probablement adjugée par le biais d’un autre appel d’offres.

thmb-auto-015En ce qui concerne l’A-15, pour l’instant, le SÉAO a publié un appel d’offre pour la reconstruction, en béton, de la chaussée en direction nord, entre les kilomètres 25 et 32, soit la partie manquante entre les deux parties totalement refaites, ces dernières années.  L’appel d’offres comprend également les deux ponts sur la rivière Sainte-Marie, à la hauteur de la sortie 31, dans le secteur Saint-Janvier, de la ville de Mirabel, qui sont dans un état de décrépitude avancé.  Il est également question de la rénovation de plusieurs structures, autant des viaducs que des murs de soutènement, à la hauteur de l’échangeur des Laurentides, à Montréal, là où l’A-15 se rattache à l’autoroute Métropolitaine.  On parle de six viaducs, et de deux murs.

thmb-auto-019L’un des premiers appels d’offres à être publiés, parmi cette nouvelle vague, fut pour l’A-19, à Montréal, où le viaduc du boulevard Gouin sera démoli, et remplacé par un viaduc tout neuf.  Ce contrat ne viendra pas améliorer cet embryon d’autoroute, à tout le moins dans sa partie montréalaise.  Il ne fera qu’empêcher un autre viaduc de tomber sur la tête des gens.  Quand on sait que cette autoroute devait, en principe, se raccorder au moins à l’autoroute Métropolitaine, il reste encore beaucoup de travail à faire.  Entre autres, il faudrait construire un tunnel entre le viaduc Gouin, justement, et la hauteur de la rue de Louvain, au sud de la voie ferrée, question de rendre la voie rapide un tant soit peu plus sécuritaire.

thmb-auto-020Un premier appel d’offres, pour la construction proprement dite du tronçon de l’A-20, entre Cacouna et l’Isle-Verte, fut publié sur le site web du SÉAO.  Il s’agit de la construction d’une seule chaussée, puisqu’il semble que la circulation de pointe, qui survient au cours des mois de juin à septembre, ne soit pas encore suffisante pour justifier une autoroute complète.  Autrement dit, les gens du Bas-Saint-Laurent, selon le MTQ, ne méritent pas encore la sécurité d’une véritable autoroute, et devront faire comme ceux de l’Outaouais, et se contenter d’une demi-mesure, dont le parachèvement coûtera plusieurs fois plus cher que de l’avoir construite d’un seul coup.  Et ça, c’est sans compter les accidents mortels qui vont sûrement y survenir, comme celui de Rimouski, en 2008.

thmb-auto-025L’autoroute 25, en plus de son prolongement vers Laval, qui va bon train, voit deux appels d’offres lui être consacrés.  Un premier, en faveur de la rénovation de certaines bretelles de l’échangeur Anjou, qui ressemblent de plus en plus à des damiers, tellement les rapiéçages de béton sont nombreux, et un second, pour la rénovation du viaduc de la rue Sherbrooke, et le remplacement de celui du boulevard Yves-Prévost.  Une fois ces deux viaducs complétés, il ne restera que le cas du viaduc de la rue de Boucherville, qui risque de nous tomber sur la poire à tout moment.

thmb-auto-720Du côté de l’autoroute Ville-Marie, le SÉAO présente un appel d’offres pour des réparations de piliers sous l’échangeur Turcot, et sous l’autoroute elle-même.  Il s’agit de tenter de prolonger de quelques années la vie utile de ces infrastructures, en attendant la reconstruction complète du complexe Turcot, dont les audiences du BAPE devraient commencer sous peu.  Déjà que l’on s’attend à ce que la chicane « pogne solide » entre le MTQ, et les environnementalistes, qui vont encore une fois faire croire aux gens de la place que la vie est possible sans routes, que l’on peut approvisionner les magasins via le métro, et que les maladies proviennent toutes de l’automobile.

thmb-rte-138Du côté des routes, maintenant, le SÉAO nous amène d’abord à Trois-Rivières, où le pont Duplessis, qui relie les secteurs Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine, et passant par l’île Saint-Quentin, sera complètement rénové.  C’est une partie de ce pont qui, suite à un problème de conception, s’était écroulé dans les eaux de la rivière Saint-Maurice, dans les années 1950, par une nuit de très grand froid.  Le premier ministre du temps, Maurice Duplessis, avait sorti, comme excuse, que c’était les communistes qui avaient saboté le pont.  D’ailleurs, cette vidéo, datant de 1981, et issue des archives de Radio-Canada, nous montre le Docteur Conrad Godin, qui s’est rendu sur les lieux aux petites heures du matin, raconter les événements à l’animateur Pierre Paquette.

thmb-rte-167Sur la route 167, dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, un appel d’offres est lancé pour la construction d’une halte routière permanente, à la hauteur de la municipalité de Lac-Ashuapmushuan, plus ou moins à mi-chemin entre La Doré et Chibougamau.  La route 167 est une route isolée, qui débute à Saint-Félicien, à l’ouest du lac Saint-Jean, et qui, après avoir traversé la municipalité de La Doré, s’engouffre dans la Réserve faunique Ashuapmushuan, pour n’en ressortir qu’à la hauteur du lac Charron, à une soixantaine de kilomètres de Chibougamau.  Au-delà de cette ville, la route se poursuit, vers le nord, jusqu’au lac Albanel.  Parmi la liste des projets du gouvernement, pour l’année 2009-2010, il est question d’une étude environnementale, dans le but de la prolonger jusqu’au mont Otish, ce qui lui donnerait environ 300 kilomètres de plus.

thmb-rte-175Finalement, mentionnons la route 175, dans la Réserve faunique des Laurentides, dans le cadre de la reconstruction de la route actuelle en une route moderne, à quatre voies divisées.  Le SÉAO fait mention d’un appel d’offres pour la construction de la deuxième chaussée, dans la section située entre les kilomètres 144 et 154,3.  Selon le site web du MTQ, il y a plusieurs sections de cette route qui sont déjà complétées, principalement dans la région administrative du Saguenay – Lac-Saint-Jean.  Évidemment, plus tôt cette route sera complétée, moins nous aurons à déplorer d’accidents mortels, sur cette route.  Si l’on se fie à cette carte, mise à jour en décembre 2008, l’appel d’offres vise une section qui est encore tracée en gris, ce qui est en soi une bonne nouvelle, et qui signifie que toute la route 175 finira par être doublée avant que je ne meure de vieillesse.

Bien sûr, d’autres appels d’offres majeurs viendront s’ajouter à ceux-ci.  Après tout, n’est-ce pas 3,7 milliards$ que le MTQ entend investir, sur les routes et autoroutes du Québec?  Reste à savoir quel pourcentage de ces appels d’offres devront être repris, pour cause de soumissions trop élevées, ou d’erreurs dans les plans et devis.  Sur les contrats à accorder l’an dernier, ce sont environ 20% qui ont dû être repris, ou le seront cette année.

FTQ-Construction: Tiens donc!

La lecture d’un texte d’opinion, signé de la main de Éric Duhaime, chercheur-associé à l’Institut Fraser, et intitulé “Les scandales de la FTQ, de 1974 à nos jours – Liberté de choix et transparence s’imposent”, nous amène à croire que plus ça change, plus c’est pareil, dans le monde syndical.

L’auteur fait mention des événements survenus sur le chantier de LG-2, à la baie James, le 21 mars 1974, un véritable saccage qui occasionnera une perte de 33 millions$, ce qui, à l’époque, constituait une véritable fortune.  Ce sont d’ailleurs ces événements qui avaient donné naissance à la commission Cliche, vue par le site web « Bilan du siècle », de l’Université de Sherbrooke, en ces mots:

Le gouvernement libéral de Robert Bourassa annonce la création d’une Commission d’enquête sur l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction. Elle porte le nom de celui qui la présidera, le juge Robert Cliche .

La Commission Cliche est mise sur pied après le saccage du chantier de la Baie James par une poignée de fiers-à-bras du Conseil des métiers de la construction. Les dommages se sont élevés à 30 millions de dollars et ont forcé une interruption des travaux pendant plusieurs semaines. Le juge Robert Cliche préside cette commission au sein de laquelle on retrouve aussi Brian Mulroney et Guy Chevrette. Elle révèle que le saccage du chantier de la baie James origine de la volonté du Conseil des métiers de la construction de détenir un monopole sur les grands chantiers en instaurant un véritable régime de terreur. La lutte entre les centrales syndicales pour obtenir l’adhésion des membres est alors chose courante sur les chantiers de construction, mais le saccage de la baie James a forcé le gouvernement libéral de Robert Bourassa à réagir. Dans son rapport, qui paraît en juin 1975, la Commission démontrera que quatre syndicats (sur 23) du Conseil des métiers de la construction ont implanté les moeurs de la pègre (voies de faits, chantages, sabotages, incendies, etc) sur les chantiers. À la suite des révélations de la commission sur le noyautage de certaines centrales par des éléments criminels, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) mettra en tutelle le Conseil des métiers de la construction et annoncera le départ de son directeur général, André Desjardins. Le gouvernement en profitera également pour passer une série de lois qui encadrent sévèrement les syndicats. La crédibilité de la FTQ dans l’opinion publique en restera entachée pendant plusieurs années.”

Pour le bénéfice de votre information, André Desjardins, surnommé “Dédé”, fut abattu le jeudi 27 avril 2000, à Saint-Léonard.  Une manchette du site LCN, dans le temps, rapportait que la veille, il avait été vu prenant le petit-déjeuner avec Maurice “Mom” Boucher, ce qui permit de croire qu’il entretenait toujours des liens avec le monde criminel.

Éric Duhaime relève également certaines similitudes entre l’affaire de 1974 et celle qui implique aujourd’hui l’ancien directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, dont les liens avec des membres du crime organisé, et des enquêtes de la Sûreté du Québec (SQ).  L’auteur complète sa lettre d’opinion en insistant sur la nécessité, pour le gouvernement, d’imposer des normes de transparence aux centrales syndicales, et de permettre la liberté d’adhésion à un syndicat pour les travailleurs de la construction, une liberté d’ailleurs garantie par l’article 2d de la Constitution canadienne, toujours selon Duhaime.

Cette lettre d’opinion vient simplement rappeler à ceux qui me croient « vendu au patronat » que je ne suis pas tout à fait à côté de la piste, quand je fais des liens entre les centrales syndicales et les « pratiques mafieuses ».  Si, dans le cas de la FTQ-Construction, des liens réels furent prouvés par la commission Cliche, dans les années 1970, et font l’objet d’enquêtes présentement, certaines pratiques peuvent également exister dans d’autres syndicats, pratiques qui demeurent toutefois à être prouvées.  Je suis de ceux qui croient que dans ce milieu, comme ailleurs, si à la base, ces organisations sont majoritairement composées de personnes de bonne volonté, il arrive souvent que « l’occasion fait le larron ».

Un « vrai » réseau routier sur la Côte-Nord – Et pourquoi pas?

Un article de l’Agence QMI, signé Jean-Guy Gougeon, et repris par le site Canoë, nous rapporte que selon le président de la Commission régionale sur le transport de la Côte-Nord, et maire de Baie-Comeau, Ivo Di Piazza, les 100 millions$ promis par Jean Charest, à raison de 10 millions$ par année pendant 10 ans, ne seront jamais suffisants pour soutenir le développement de la région, qui comprend de nombreux projets, estimés à environ 20 milliards$.  En fait, la Côte-Nord a besoin de 2,5 milliards$ pour le développement d’un véritable réseau routier.  Rien de moins.

Les revendications du maire Di Piazza, qui a établi, en collaboration avec les autres maires de la Côte-Nord, ainsi que ceux du Labrador, la liste des priorités routières à faire réaliser par les gouvernements, fédéral et provinciaux, comprennent l’amélioration de la route 138 (le maire l’appelle « la route de la solidarité »), dans l’ouest de la région, ainsi que son prolongement vers l’est, jusqu’à Blanc-Sablon, afin de raccorder les municipalités de la Côte-Nord au réseau routier du Labrador.  Les demandes passent également par l’amélioration de la route 389, entre Baie-Comeau et Fermont.  En fait, il ne manque qu’un tronçon d’une trentaine de kilomètres, entre Happy Valley-Goose Bay et Cartwright, à Terre-Neuve-et-Labrador, pour relier Blanc-Sablon et Baie-Comeau, en passant par les routes 510, et 500, sur le territoire labradorien.  Cela représente une grande amélioration, pour les gens de la Côte-Nord, et ce même si la route 389, entre Fermont et Baie-Comeau, a des airs de « trail à vaches », sur plusieurs tronçons.  Ce sera déjà mieux que pas de route du tout, comme c’est le cas actuellement.  Les demandes des élus de la Côte-Nord se complètent par un pont, sur la rivière Saguenay, attendu des gens de la place depuis environ 35 ans, et pour lequel le MTQ a déjà fait faire certaines études.  Dans l’article, on en parle comme étant « le pont des générations », tellement on l’attend depuis longtemps.

Pour ma part, je suis tout à fait d’accord avec de telles revendications.  Il est grandement temps de désenclaver la Basse-Côte-Nord, qui s’étend sur près de 600 kilomètres, entre Kegaska et Blanc-Sablon, et dont les villages ne sont reliés au reste du Québec que par des traversiers.  Je crois même que je vais aller plus loin, et faire de la route 138 un futur tronçon de la route Transcanadienne, à la faveur d’un pont à ériger, par le gouvernement fédéral, sur le détroit de Belle-Isle.  Après tout, si les 139,000 habitants de l’Île-du-Prince-Édouard ont droit à leur pont de la Confédération, depuis 1997, pourquoi les 477,000 insulaires de Terre-Neuve ne pourraient-ils pas profiter d’un lien vers la terre ferme?  Il serait bien que ces gens puissent passer de Terre-Neuve au Labrador, et vice-versa, sans avoir à composer avec un traversier.  Après tout, l’île de Terre-Neuve n’est séparée de la terre ferme que par 17 kilomètres, environ.  Il y a sûrement moyen de mettre de l’avant quelques prouesses technologiques qui permettront, un jour, d’aller faire un tour à Terre-Neuve-et-Labrador en voiture, par l’entremise d’un pont.  Ou en autobus, pour les maniaques des transports en commun.

Bref, il serait temps que les gouvernements, qui cherchent des projets à faire, pour relancer l’économie, y mettent quelques efforts.

Virginie Roy tente sa chance, et parle politique!

Probablement que le lock-out, au Journal de Montréal, fera en sorte que vous verrez des associations, entre les individus et les sujets, qui seront pour le moins étonnantes.

Par exemple, imaginez Virginie Roy en chroniqueuse politique.  Incroyable, mais vrai!  La jolie scribe environnementaliste y va d’une chronique où elle tente de faire un lien entre l’égoïsme de l’homme et l’environnement, avec pour toile de fond, le dernier budget du gouvernement conservateur.  Bon, d’accord, Virginie ne signe pas une vraie chronique politique.  Par contre, elle tente de faire des liens en revenant sur des évidences que tout le monde connaît, ou à tout le moins, a déjà lu quelque part.

D’entrée de jeu, elle définit le budget fédéral comme étant « l’ultime exemple qui prouve ce phénomène« , à savoir que l’homme est un être égoïste.  Pour ma part, je crois qu’il existe des exemples beaucoup plus frappants de l’égoïsme de l’homme qu’un budget de gouvernement, mais bon, laissons-lui sa chance.  Madame Roy tente ensuite de nous apprendre ce que nous savons tous déjà, à savoir que le budget proposé par le gouvernement Harper est davantage libéral que conservateur, question d’obtenir l’appui de Michael Ignatieff, et des libéraux, afin de sauver ses fesses, et de garder le pouvoir pour encore un certain temps.  Elle poursuit en essayant de nous convaincre que « la population attendait impatiemment sa petite pilule.  Le budget devait régler, comme par magie, tous les maux.  Et il y avait de quoi avoir des attentes! »  Soyons sérieux.  Entre vous et moi, qui, au sein de la population, s’attendait vraiment à une solution miracle, de la part d’un gouvernement qui pile sur son orgueil, ainsi que sur tous ses principes, et ce dans le seul but de sauver sa peau?

J’ouvre une parenthèse, ici, pour ajouter que toutes les études des décisions économiques prises à la suite de la grande dépression des années 1930 démontrent que les interventions étatiques massives, dans l’économie (la pensée keynésienne), n’ont fait que prolonger la crise de plusieurs années.  Les ressources étant limitées, celles accaparées par les gouvernements, pour soi-disant relancer l’économie (alors que dans les faits, ils ne font que prendre les ressources des uns pour les redonner à d’autres) ne sont plus disponibles pour les entreprises, ce qui retardent leurs investissements (ceux qui créent la richesse), et par extension, la véritable reprise.  Et qu’ont fait tous les gouvernements des pays industrialisés, cette fois-ci?  Exactement la même chose!

Nous n’avons qu’à regarder aller les USA; au rythme où vont les dirigeants politiques, chez nos voisins du sud (c’est à dire encore plus rapidement depuis l’accession de Barack Obama au bureau ovale), je me risque à tenter une prédiction; le dollar US sera remplacé par un « nouveau dollar US », et ce d’ici trois à cinq ans.  Avec les sommes incroyables que le gouvernement investit dans des plans de relance aussi nombreux que téméraires, il est évident que les USA ne pourront pas financer tout cela sur les marchés internationaux.  Ils n’auront pas d’autre choix que de faire rouler la planche à billets « à vide ».  Cela se traduira, dans quelques temps, par une inflation galopante, tant et si bien qu’il leur faudra une brouette pleine de billets de banque pour aller acheter un pain.  Et j’exagère… à peine.  Ceux qui ont étudié l’Allemagne des années 1930 peuvent en témoigner.  Je ferme la parenthèse.

Revenons à Virginie Roy.  Après avoir tenté de nous prouver ses compétences en politique, elle commence enfin à parler de l’environnement, et des retombées de la crise économique sur ce domaine.  Elle traite des multiples sollicitations qu’ont reçu les environnementalistes, puis des réponses « visiblement très optimistes » – ce sont ses propres mots – de ceux-ci.  Puis elle en vient à une conclusion que je connais depuis longtemps; « Les Canadiens n’ont rien à faire de l’environnement quand on touche à leur portefeuille.  La preuve c’est que le budget du gouvernement Harper réserve des miettes pour l’environnement. »  Si je sais que la première phrase a pratiquement toujours été vraie, la seconde, ce qu’elle appelle « La preuve », ne prouve absolument rien, dans le sens que je suis loin d’être convaincu que les fonctionnaires du gouvernement fédéral aient commandé un sondage pour connaître l’intention des canadiens, en rapport avec l’environnement.  Ils ont fait comme avec tous les autres thèmes; ils ont saupoudré, un point, c’est tout!

Mais je vous laisse le soin d’aller lire la conclusion de Virginie Roy directement dans son texte.  C’est un peu comme si elle se rendait à l’évidence.  En temps de crise économique, il y a, effectivement, des priorités.  Quand un type a perdu son job, il se fout un peu des répercussions environnementales d’une recherche d’emploi; il veut un autre job, point!  Bref, je ne crois pas que Virginie Roy, que je félicite, en passant, pour son poste au sein de l’Agence QMI, ne devienne une chroniqueuse politique, d’ici les prochaines semaines.  Par contre, l’expérience commence à rentrer, et elle est en train de devenir une bonne scribe.  Il faudra qu’elle mette un peu plus de rigueur, dans le fil conducteur de ses textes.  Mais comme le dirait un agent d’immeuble, elle a « beaucoup de potentiel ».